Futuropolis

Revenants
Olivier Morel a réalisé un documentaire, L’Âme en sang, qui donne la parole à six vétérans — des fantômes hantés par des fantômes —, qui portent l’insupportable de ce qu’ils ont vécu : vu et fait en Irak. Ce film poignant, utile, diffusé sur Arte en 2011, et dans de nombreux festivals aux États-Unis et en Europe, rappelle que le nombre de suicides de vétérans est aujourd’hui supérieur à celui des soldats tués sur le sol irakien. Ils sont 70 000 vétérans aux USA, dont 22 mettent fin à leur vie chaque jour. Mai 2010, le tournage est fini et Morel est frustré car il n’a pas pu tout mettre : le passé, l’inconscient, l’imagination, le rêve, les projections psychotiques…, ne peuvent pas faire partie de la dramaturgie documentaire. Un ami commun le met en relation avec Maël. Après avec vu son film et ses carnets de repérages, Maël, tout à la fois enthousiaste et plein d’incertitudes et d’interrogations quant à la responsabilité qu’il endosse, décide de faire une bande dessinée.
Cet album n’est pas le livre du film. Il raconte l’histoire du film. C’est-à-dire pourquoi Olivier Morel a décidé de le faire et comment il a travaillé. Il montre ce lien particulier, délicat et intime, qui unit le réalisateur aux vétérans qu’il filme. La méthode narrative choisie par Maël, tout en délicatesse allusive, refusant toute intrusion voyeuriste, est à la mesure de son engagement. Son dessin très représentatif du réel, ne laisse de place ni à l’improvisation, ni aux « accidents » du trait, il est un outil pour faire passer le vécu.


Cher Régis Debray
Sans pères ni maîtres, nous ne sommes que des nains assis par terre, et nous cherchons des géants pour nous jucher sur leurs épaules, dit un ami à Alexandre Franc. Ce dernier a trouvé son géant, sur les épaules duquel il souhaite se poser, pour voir plus loin. Ce géant, c’est Régis Debray, intellectuel de haute volée, écrivain exceptionnel, « pointu d’intelligence, raffiné de culture », comme l’écrit Pierre Assouline. Tout en se racontant, au gré de scènes autobiographiques drolatiques, Alexandre Franc interroge le philosophe. Il le questionne sur la place et le rôle du père, cherchant même en Régis Debray un père de substitution, lui qui trouva, à diverses époques de sa vie, des pères spirituels en Louis Althusser, Fidel Castro, Salvador Allende et François Mitterrand… Alexandre Franc questionne aussi Debray, républicain et jacobin de cœur, sur la patrie, la nation, la France. Interpellé par l’auteur de bande dessinée, l’écrivain répond. Ainsi se noue, au fil des mois, une correspondance singulière, légère et grave à la fois, drôle, insolite, et passionnante.

Les derniers jours d'un immortel
Dans un monde où la mort n’existe quasiment plus, où la procréation est strictement limitée, que devient la vie, les sentiments ? Dans un monde où de multiples et diverses civilisations sont amenées à cohabiter, comment arrive-t-on à vivre ensemble ? Dans un futur lointain, l’univers a révélé de nombreuses autres civilisations, regroupées dans la « Communauté Universelle ». Ces espèces, très différentes les unes des autres, cohabitent tant bien que mal. Elijah fait partie de la Police Philosophique et doit, à ce titre, régler les conflits qui se produisent, dûs le plus souvent à une méconnaissance des habitudes de l’Autre. Un différend a d’ailleurs éclaté entre les et les Aleph 345, un conflit ancien, souterrain, qui met en péril l’équilibre même de l’univers. Pourtant, Elijah est en proie au spleen depuis que son meilleur ami a mis fin à ses jours en décidant de ne plus transférer sa mémoire dans les corps clones qui permettent aux hommes d’être quasi immortels. Pourquoi mourir quand on peut vivre éternellement ?

Magic child

La Colonne T.1
L’album s’ouvre sur des vautours, des vautours prêts à se régaler d’un cadavre dont le sang est encore chaud. Le ton est donné. Celui d’un fait d’histoire sanglant. Souley a quitté son village pour la première fois de sa vie à 16 ans, six ans plus tôt, en s’engageant dans l’armée coloniale française par crainte, par désir aussi de s’élever dans la hiérarchie sociale. En dialoguant avec l’ « esprit » de la défunte colonne, ils retracent ce que fut cette mission secrète. Après s’être illustrés quelques années plus tôt, par des campagnes en pays Mossi (actuel Burkina Fasso), le capitaine Boulet et le lieutenant Lemoine végètent à Paris, partageant leur temps entre débauche, nostalgie et conférences. Dans un contexte de concurrence européenne sur les régions à coloniser (notamment l’Angleterre et l’Allemagne), l’état français compte sur eux pour parachever son empire en Afrique. Les deux hommes sont envoyés en mission stratégique, l'objectif étant d'atteindre le Tchad par l’ouest et le fleuve Niger et d’opérer la jonction de leur colonne sur le lac Tchad avec deux autres missions. L’état ne leur accordant que la moitié du budget nécessaire, c’est à eux de trouver le complément des fonds pour les armes, les munitions, l’eau et les vivres, les hommes. Ils forment une grande colonne de 50 tirailleurs sénégalais, 200 tirailleurs auxiliaires et des centaines de supplétifs, qui se met en route en janvier 1899. Au fur et à mesure de leur progression, ils recrutent de force des porteurs supplémentaires, parmi les populations locales. Ils pillent les vivres, mettent le feu aux cases, font des prisonniers (femmes et enfants) pour l’exemple, fusillent les récalcitrants, violent… Les massacres s’intensifient à mesure qu’ils avancent. Ils sèment les morts, les Noirs tuant leurs congénères au nom du drapeau français !

Amorostasia
À Paris, de nos jours. La première victime a été retrouvée par sa femme de ménage, statufiée, une demande en mariage à la main. Puis, ce fut un jeune couple, s’embrassant dans la rue, figé lui aussi sous la pluie, et un autre, dans une voiture, à un feu rouge… Une vingtaine de victimes, un nombre en constante augmentation. Rapidement, l’information se propage, une nouvelle épidémie sévit à Paris, baptisée l’amorastasie. Rigidité, mutisme, les victimes de cette étrange maladie tombent dans un état cataleptique. La maladie d’amour. Ses victimes n’ont plus besoin d’être nourries : le cœur bat, le sang circule, le cerveau est en activité, tout cela avec une immense lenteur, le métabolisme est au ralenti… Les autorités médicales, en l’absence de remède, ne peuvent que recommander d’éviter toute manifestation intempestive du sentiment amoureux ! Deux mois plus tard, les Parisiens fuient la capital dans une grande panique. Tout le monde est extrêmement nerveux, et la peur, la suspicion et le doute s’installent... Puis le mal se répand aux alentours de Paris. Des mesures drastiques sont prises : interdiction de mixité dans les liens publics, proscription des films, peintures et romans d’amour, les boites de nuit et autres bars sont fermés et il est conseillé au couple de faire chambre à part ! Les femmes ayant déjà contaminé un homme doivent porter un brassard, voire même sont assignées à résidence, chez elles… Le “mal français” s’étend au monde. Le taux de natalité est en chute libre, les divorces en augmentation, la paranoia s’installe de façon durable, le moindre regard est l’objet d’interprétation fantasmatique. Olga Politoff, journaliste enquêtant sur la maladie, le découvre à ses dépends, en paralysant d’amour un de ses collègues, alors même qu’elle et son fiancé ne se sont pas figés…

Historias de Soléas

La boîte noire
A la suite d'un accident de voiture, Laurent Aubier est plongé dans un coma qui dure quelques heures. Durant sa phase d'éveil, dans un délire verbal, il exprime des phrases incohérentes qui trouvent leurs racines directement dans son inconscient. À son réveil, il est face à une curieuse énigme : que faisait-il la nuit sur cette route, proche de Cherbourg ? Ses phrases inquiétantes, dérangeantes et libératrices ont été notées dans un carnet noir par Isabelle, une des infirmières de l'hôpital. Pour l'aider à répondre à ses questions, Jeannine, son infirmière remet à Laurent, comme si elle lui offrait un trésor, le témoignage écrit de son délire. La boîte noire de son inconscient s'est alors entre-ouverte. Laurent Aubier part à la recherche de lui-même, toute sa vie est brutalement remise en cause.

Clichés de Bosnie
En 2004, Aurélien Ducoudray, photographe de presse dans un petit quotidien de province, décide d’accompagner un convoi humanitaire se rendant en Bosnie, en dépit du désintérêt manifeste de son rédacteur en chef. Ce livre, qui démarre sur le ton de la comédie, tant les protagonistes semblent être des « branquignols » raconte ce voyage, fait le portrait des volontaires du convoi et la découverte d’un pays encore blessé par la guerre fratricide qu’il a connu auparavant. L’ouvrage nous fera passer du rire aux larmes, car à la cocasserie de nombreuses situations s’oppose la dure réalité de ce pays dont la guerre a marqué la fin du XXe siècle. En complément du roman graphique, Aurélien Ducoudray propose les photos réalisées sur place et restées inédites, ainsi que quelques croquis pris sur place par François Ravard quelques années plus tard.
"Cette traversée de la Bosnie révèle les violences commises pendant les années de guerre. Des violences qu'Amnesty International n'a cessé de dénoncer et pour lesquelles elle exige désormais justice et réparations. Parce que la dignité des victimes l'exige et que l'impunité des auteurs de crimes de guerre est inacceptable".

Le Printemps des Arabes
Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid en Tunisie, la police locale confisque sa charrette et sa balance à un jeune marchand ambulant de fruits et de légumes qui n’avait que cela pour faire vivre sa mère, et ses six frères et soeurs. En un geste de protestation ultime face aux brimades, aux humiliations et à la corruption qui durent depuis des années, Mohamed Bouazizi s’immole par le feu. Ce sacrifice provoque des émeutes qui vont gagner la Tunisie toute entière. Le printemps arabe vient de commencer. Rapidement, c’est la région toute entière du Proche et Moyen-Orient qui s’embrase. Tour à tour, les dictatures tombent. Egypte, Libye, Yémen, Syrie… aucun pays n’échappe à ces révolutions, reliées par la jeunesse et les réseaux sociaux. Même si l’histoire est toujours en marche, Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès nous apportent un éclairage nouveau, par le prisme de la jeunesse, sur ce qu’il convient d’appeler le printemps des Arabes.
"Un ouvrage précis et sensible pour comprendre ces révolutions et leurs enjeux, au-delà de l'actualité et des clichés. Un album qui souligne la soif de justice et de liberté défendus par Amnesty International"

Jack Joseph, soudeur sous-marin
En qualité de soudeur sous-marin sur une plateforme pétrolière au large de la Nouvelle-Écosse, Jack Joseph a l’habitude de travailler sous grande pression sous marine. Mais personne ne l’a préparé à une autre forme de pression qui l’attend, celle de devenir prochainement père de famille. Plus ce moment s’approche, plus il semble vouloir s’isoler au fin fond de l’océan. C’est alors qu’il fait une rencontre sous-marine incroyable qui va révéler des souvenirs enfouis. Un plongeur inconnu lui fait retrouver une montre ancienne, avant de disparaître mystérieusement. Cette montre avait été offerte par le propre père de Jack, alors que celui-ci était un enfant. Fâché contre son père, alcoolique notoire, Jack avait jeté la montre dans l’océan. Peu de temps après, son père disparaissait à tout jamais. Rongé par une culpabilité enfouie, Jack Joseph revisite son histoire pour enfin comprendre ce qui s’était passé.

James Joyce, l'homme de Dublin

Douce France
Parce qu’il est natif de Saint Yves, et qu’il a travaillé pendant des années avec l’entreprise locale, la société de travaux publics qui l’emploie envoie Christian superviser la construction d’un mémorial « écologique » à la résistance locale. Ici sont morts des maquisards, et leur chef, Raymond Langlade, est devenu depuis un homme politique de premier plan. Entre conflits privés et sociaux, la construction de ce monument va faire remonter à la surface les rancoeurs et les secrets liés à cette période tragique. Pourquoi Langlade reçoit en cadeau un wagon de chemin de fer semblable à ceux qui envoyèrent des juifs en déportation ? Coincé entre ses anciennes amitiés et sa vie actuelle, Christian devra faire des choix qui remettront en cause ses convictions et son avenir.

Le sourire de Mao
Dans un futur proche, en République Démocratique de Wallonie. Ludmilla et Manon, deux jeunes adolescentes, membres de Fauves de Hesbaye, une formation scoute, sont de ferventes supportrices du président Delcominette. Un président qui lorgne sur les méthodes de Mao Tsé Toung pour diriger son pays et qui pour cela, n’hésite pas à acheter aux chinois la dépouille embaumée du Grand Timonier. Et cela tombe bien, la Chine, qui a basculée dans l’économie de marché, souhaite se débarrasser de cet encombrant symbole d’un temps révolu. La vie de Ludmilla va être bouleversée par différentes rencontres. Elle est blessée accidentellement par Antoine, un jeune garçon fougueux, très critique envers le régime. De son passage en prison (ou plutôt en camp de rééducation par le travail), Antoine fait la connaissance de Frank, l’assassin présumé d’un jeune scout. À leurs sorties respectives, Frank et Antoine cherchent à revoir Ludmilla, mais pour des raisons bien différentes. Car tous ne sont que les pions d’un complot qui se referme inexorablement sur eux.

L'Entrevue
En Italie, dans un futur proche. Parce qu’il pense avoir aperçu un vaisseau spatial dans le ciel, Raniero, un psychologue âgé d’une cinquantaine d’années, est victime d’un accident de la route. En instance de divorce, la voiture cassée, son cou maintenu par une minerve, il reprend le travail et fait la connaissance d’une nouvelle patiente, Dora, qui prétend avoir vu également le vaisseau spatial, et pouvoir communiquer par télépathie. Troublé par ses révélations,Raniero perd un à un tous ses repères. D’autant que sa femme et lui sont victimes d’une agression violente qui détruit à jamais le peu d’affection qui reste entre eux. Et que Dora, adepte de la nouvelle charte sociale qui prescrit l’amour libre, lui tourne la tête, malgré les sarcasmes de sa colocataire Rosella, qui se gausse de voir ce vieux crouton tomber amoureux de sa copine…

Journal d'un corps
De ses douze ans jusqu'à sa mort, soit durant soixante-quinze années, le narrateur tient un journal intime, mais il n'y confie pas ses pensées secrètes: il tient le journal de son corps.
Livre forcément impudique et sans tabou, le Journal d'un corps donne la parole aux fluides, aux chairs, aux viscères, aux nerfs, à tous ces sentis et ressentis sans cesse renouvelés qui nous font vivre notre corps.
Manu Larcenet nous offre à travers ses dessins sa propre vision du texte de Daniel Pennac. Parfois sombre et cruelle, toujours libre. Il donne libre court à ses émotions, à sa sensibilité, à ses humeurs, et nous propose une lecture renouvelée et toute personnelle de cet étonnant et dérangeant livre de Daniel Pennac.

Toi au moins, tu es mort avant

Le récit intégral

Ceux qui vont mourir
Dans un futur pas si lointain, sur 300 000 hectares, avec deux niveaux d'accès et près de 18 millions d’entrées par jour, Monplaisir est le plus grand parc d'attraction de la galaxie, ainsi que la ville de tous les vices ! Un monde où l’humanité exploitée peut profiter, deux semaines par an, de multiples plaisirs sans aucune limite. Les résidents y croisent aussi bien les visiteurs en mal de divertissement, que des malfrats en tous genres. Pourtant, la cité est extrêmement contrôlée : système d’intelligence artificielle, nommée A.L.I.C.E., robots nettoyeurs, caméras vidéo de surveillance avec retransmission sur écrans géants...
À cela s’ajoute la brigade des Urban Interceptors, qui combat les criminels et autres meurtriers. Zachary Buzz a quitté sa campagne et ferme natales, pour intégrer cette brigade d’élite, extrêmement convoitée. Alors qu’il aurait dû affronter lors de son premier combat « télévisé » le redoutable Antiochus Ebrahimi, tueur à gages, c’est son collègue Isham qui meurt, en direct, sous les yeux de la population avide de grand spectacle et d’un petit garçon, fasciné par les Urban Interceptors…
Zachary Buzz se lance sur les traces d’Ebrahimi. Une traque sanglante dans les rues de Monplaisir, où le cynisme côtoie la cruauté, et où les plus vils aspects de l’être humain deviennent la norme. Et comme on est dans la capitale du plaisir, où tout est prétexte à jouer et se divertir, les paris sont lancés !

Au vent mauvais
À sa sortie de prison, au bout de sept ans, Abel Mérian n’a pour tout bagage que le célèbre sac à carreaux Tati et les fringues qu’il a sur le dos. Personne n’est là pour l’attendre. Il n’est cependant pas très inquiet, son butin l’attend, planqué dans une vieille usine. Cet argent gagné sans effort, si ce n’est à la sueur de la peur, devrait lui permettre de se la couler douce pendant un bon bout de temps. Mais lorsqu’il retourne en lointaine banlieue pour le récupérer, il découvre que l’usine a été transformée en musée d’art moderne, et que son magot a certainement été coulé dans le béton. Dépité, déambulant dans le musée sans but, Abel pense qu’il est vraiment devenu un « mec dans la merde jusqu’au cou ». C’est alors que sonne un portable, oublié sous une banquette. C’est sa propriétaire, une jeune femme en partance pour l’Italie, qui lui demande de le lui envoyer par la poste. Abel, en fouillant les sms et autres photos de l’appareil, découvre que la jeune fille est en pleine rupture amoureuse. Et lui, il aime déjà sa voix et ses beaux yeux noirs… Alors plutôt que de perdre son temps à poireauter à la Poste, il décide de faire ce qu’il sait faire de mieux : il pique une grosse berline allemande, avec un vieux chien en option sur la banquette arrière, pour se rendre à l’adresse qu’elle lui a donnée, et lui remettre en main propre le téléphone …

Kongo, le ténébreux voyage de Jozef Teodor Konrad Korzeniowski
Mai 1890. Le capitaine au long cours de la marine britannique, Josef Konrad Korzeniowski quitte Bruxelles, puis Bordeaux pour le Congo, en dépit d’un sentiment d’appréhension inhabituel chez lui… Il part pour trois ans, mais qu’est-ce pour lui, après six années passées en Orient, ou son séjour en Australie. Il a été embauché par une compagnie belge, pour prendre le commandement d’un steamer, afin de remonter le fleuve jusqu’au Haut-Congo, une région de ténèbres... Car là est officiellement leur mission à tous ces messagers de lumière. Au nom du roi Léopold, « tout ce qui se réalise au Congo à pour but premier le développement du territoire et l’émancipation des populations » qu’il faut sauver de leurs mœurs effroyables. La réalité est bien sûr tout autre, il s’agit avant tout de pourvoir aux intérêts commerciaux de la compagnie via le trafic d’ivoire, et de prendre de vitesse les autres pays européens et arabes dans leur course à la colonisation, afin d’être les premiers à arracher les richesses des entrailles de ce pays...

Sang noir - 1906, la catastrophe des Courrières

Oh les filles ! Intégrale
Elles sont nées la même année, le même jour peut-être. L’une s’embrase comme un feu follet, l’autre aborde le rivage d’une mer du Sud, la troisième apparaît dans les cris, déjà, du sentiment d’abandon. L’une est fille de fille-mère, l’autre de jeune Maghrébine, l’autre encore de bourgeoise pressée. Et les pères ? Ils esquivent, de gré ou de force, les tout premiers regards que leurs filles ne demandent qu’à fixer sur eux.
Les hasards et les nécessités d’un sourire, d’une grimace, d’un regard ou d’un silence font se rencontrer les trois filles, à quatre ans, dans un même quartier de Paris. Elles vivent leur enfance les yeux levés dans la quête d’un sourire maternel, les yeux baissés dans l’incompréhension du monde si étrange des adultes, les yeux humides d’un bonheur vécu comme une récompense, les yeux secs d’une rage qui enfle, les yeux noyés dans le chagrin d’un drame incompréhensible. Mais toujours, toujours, les yeux de l’une plongés dans les yeux de l’autre dans la reconnaissance de la seule fratrie qu’elles se désirent, celle de l’amour partagé. Elles ne se quitteront plus…

Tout sauf l'amour

2ème Partie

Intégrale

Bienvenue à Jobourg
Patrick, un jeune Français, arrive à Johannesburg pour travailler dans l’imprimerie d’un ami de son père. À peine débarqué, il se demande très vite ce qu’il fait ici, tant la violence de la ville et la paranoïa sécuritaire l’effraient.
Comble de malchance, l’imprimerie tombe en cessation de paiement et son futur employeur ne peut plus l’embaucher, ni même lui payer son billet de retour. Dès lors, Patrick n’a plus d’autre choix que de visiter, sentir, s’imprégner, comprendre ce pays. Au contact des habitants des bidonvilles de Soweto, qui l’invitent sans façon à partager leur quotidien et l’accueillent tel un frère, il finit par apprécier ce pays envoûtant.
L’amour aidant, il s’y sent bien au point de se faire des dreadlocks et de renoncer à rentrer en France.

Frères d'ombre

Crève saucisse

Hurlements en coulisses

Luc Leroi reprend tout à zéro
Luc Leroi, un anti-héros ?
C’est le mot qui le désigne le plus souvent, en vingt ans d’existence éditoriale (1980-2000). Luc Leroi est un marginal, vivant dans une mansarde, sous les toits de Paris. Lunaire, attachant, pudique, succombant plus souvent qu’à son tour au charme des femmes, il quitte parfois sa mansarde pour vivre, à son corps défendant, des mésaventures où le danger côtoie le burlesque. Bohème, il évolue dans un quotidien contemporain. C’était alors une idée plutôt nouvelle que de raconter des histoires se basant sur la réalité, sans référence ni aux genres traditionnels de la BD, ni au cinéma, ni à la littérature. Jean-C. Denis, avec Luc Leroi, raconte des histoires simples qui reflètent, d’une certaine manière, sa vision personnelle de la vie, s’amusant du pessimisme qui l’habite. Luc Leroi est plus vivant que jamais ! Double de papier de Jean-Claude Denis à bien des égards, il ne peut donc disparaître tout à fait : on le retrouvera prochainement dans un nouveau récit.

Les Fantômes du Louvre

C'est comme si au Louvre on respirait du fantôme. A chaque coin de galerie, dans chaque parcelle d'oeuvre, dans tout ce que les yeux touchent, partout dans et sur le parquet, dans les replis des murs, dans tout l'air qui colle aux plafonds... En sortant du musée, on en recracherait des bribes immiscées dans les poumons le temps de la visite, du côté Rivoli ou sur les quais de Seine, bribes qui s'en retourneraient aussitôt à leur place, comme aspirées par leur destin, inamovibles témoins scellés à leur temps. Dans ce livre, ils sont vingt-deux fantômes. Pourquoi vingt-deux et pas un de plus ou un de moins, et pourquoi surtout, ceux-là et pas d'autres, beaucoup d'autres possibles? Pas de réponse...
Ou alors, c'est peut-être ces vingt-deux là qui ont fait signe, qui ont voulu plus que les autres, qui ont joué des coudes, se sont imposés, faisant davantage corps avec leur oeuvre, leur espace. L'ambition chez les fantômes existerait donc. J'ai dû faire près de quatre cent photos, dans des périodes de musée désert, rare moment de privilège. Quatre cent photos, c'est peu. Il y avait donc déjà du tri, inconscient, peut-être déjà influencé par "eux". De grandes oeuvres emblématiques passées à la trappe. Peut-être leurs fantômes étaient-ils médiocres? Ou peut-être l'ai-je été moi... Car des regrets, j'en ai. Et chaque fois que je remettrai les pieds dans ce vivier magnifique, d'une manière ou d'une autre, je traquerai les manquants.
Les photos choisies, légèrement désaturées ont été tirées sur toile. Les fantômes ont été révélés à l'acrylique et rehaussés au pastel. Leur biographie croise la vérité historique, mais peut parfois s'en éloigner, l'état de fantôme étant par essence apocryphe.

L'ombre du doute
4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Pour Mycroft, le frère de Holmes, cette mort est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui lui révélera toute l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille.
L’histoire de ce tome commence ainsi… Watson est à Pau, dans la demeure familiale des Holmes. Après la découverte d’une aquarelle énigmatique, il se trouve directement mis sur une nouvelle piste, élémentaire selon lui ! Il part donc à la recherche du peintre de cette toile, signée Vernet. De son côté, Wiggins est sur les traces d’un Dudley Parks, médecin pour le moins étrange, dont le passé est lié au père de Holmes. Le détective amateur se retrouve catapulté face à l’indigence oxfordienne et atterrit au coeur d’une manifestation qui dégénère en émeute. Émeute, qui a pour cible le médecin qu’il veut retrouver…

Un sac de billes - Tome 2
Jo et Maurice, après un voyage mouvementé, arrivent à Menton, où se sont installés leurs deux frères aînés. Ceux-ci, toutefois, sont convoqués par la police française dans le cadre du S.T.O., le service du travail obligatoire en Allemagne. Pas question pour les grands frères de se jeter dans la gueule du loup : ils décident de partir immédiatement à Nice, où se sont déjà réfugiés leurs parents. Malgré l'occupation de la ville pa l'armée italienne, l'insouciance reprend le dessus. Las, ce sera de courte durée. L'armée italienne est remplacée par l'armée allemande, et la Gestapo resserre les mailles de ses filets pour attraper les Juifs. Dès lors, la vie des Joffo va connaître des jours douloureux... La peur, l'angoisse et la souffrance sont au rendez-vous.

Premier cycle - Edition limitée

Jours de destruction, jours de révolte

Requiem
Qui a tué les femmes sur le front ? Avec ce quatrième et dernier tome, le lieutenant Vialatte découvre l'assassin, dans une ultime confrontation déchirante ! Un dénouement inattendu, douloureux et impitoyable, à l'image de cette guerre de 14, lourde en pertes humaines et en désolation...

Un printemps à Tchernobyl
26 avril 1986. À Tchernobyl, le coeur du réacteur de la centrale nucléaire commence à fondre. Un nuage chargé de radionucléides parcourt des milliers de kilomètres. Sans que personne ne le sache… et ne s’en protège. C’est la plus grande catastrophe nucléaire du XXe siècle. Qui fera des dizaines de milliers de victimes. À cette époque, Emmanuel Lepage a 19 ans. Il regarde et écoute, incrédule, les informations à la télévision. 22 ans plus tard, en avril 2008, il se rend à Tchernobyl pour rendre compte, par le texte et le dessin, de la vie des survivants et de leurs enfants sur des terres hautement contaminées. Quand il décide de partir là-bas, à la demande de l’association les Dessin’acteurs, Emmanuel a le sentiment de défier la mort. Quand il se retrouve dans le train qui le mène en Ukraine, où est située l’ancienne centrale, une question taraude son esprit : que suis-je venir faire ici ?

La Survie de l'Espèce

L'Ecureuil du Vél' d'Hiv
Paris, mai 1940.
Sam et Eddie sont frères. Deux frères, que lie un amour quasi fusionnel que rien n'altérera jamais. Deux frères, qui chacun à sa façon, affrontent avec obstination les années noires de l'Occupation.Sam, l'aîné, est un pistard, un coureur cycliste sur piste, l'un des meilleurs de sa génération, particulièrement apprécié du public populaire du vélodrome d'hiver, le fameux Vel' d'Hiv, qui le surnomme l'écureuil, du fait de son agilité.Eddie, le cadet, souffre d'une hémiplégie inférieure du bras et de la jambe gauches.
Adulé par sa mère, Eddie est rejeté par son père, le docteur Ancelin. Serge Ancelin, persuadé en ces temps d'occupation qu'il vaut mieux Hitler que le Front populaire, soigne le jour ses patients, souvent gratuitement, et passe ses nuits à se perdre dans le jeu avec des officiers allemands. Docteur Ancelin et Mister Serge... Pendant que sa femme, Jeanne, s'implique dans un réseau clandestin d'aide aux enfants juifs.
Tant bien que mal en ces temps de plus en plus noirs, Sam fait son métier de cycliste au Vel' d'Hiv. Eddie devient journaliste et entre dans la Résistance, signant ses brûlots antinazis : L'écureuil ! Le 16 juillet 1942, dès quatre heures du matin, un drame se déroule au Vel' d'Hiv : c'est plus de 13 000 Juifs, raflés par la police française, qui sont enfermés dans des conditions sanitaires inhumaines. Jeanne s'y précipite et est jetée sans ménagement à l'intérieur du vélodrome. Eddy et Sam y foncent à leur tour... Ils ne reverront jamais leur mère. Même leur père, et ses relations haut placées, ne pourra rien faire...

Page noire
New York de nos jours. Il s'appelle Carson Mc Neal. C'est un phénomène de l'édition. Écrivain immensément talentueux, il est l'auteur de best-sellers traduits dans le monde entier et adaptés au cinéma. Pourtant, personne ne sait vraiment qui il est. Sa vie est un mystère. Il n'a jamais accordé d'interview, n'est jamais paru en public, aucune photo de lui n'existe... Elle s'appelle Kerry Stevens. Cette jeune blondinette à taches de rousseur est critique littéraire pour le réputé Tales & Writers. Elle n'a qu'une idée en tête, être la première à percer le mystère McNeal. Elle est prête à tout pour le rencontrer, l'interroger sur son prochain roman. Justement, McNeal y travaille. Son héroïne est Afia, une jeune Palestinienne cherchant à renouer les fils de sa pauvre existence qui, de la prostitution à l'enfer de la drogue, l'a menée en prison, dont elle sort aujourd'hui avec rien ni personne pour l'attendre. Enfant, elle a perdu toute sa famille, massacrée par les Phalangistes au Liban. Elle est la seule à avoir survécu.

Jours de deuil
Jessica est devenue ministre aux affaires sociales, du nouveau gouvernement démocrate. Alors qu’elle s’apprête à prononcer devant le Congrès, un discours qui s’annonce déjà comme historique, dans lequel elle propose 200 mesures qui devraient faire des États-Unis un pays à la pointe du social et de l’écologie, elle est l’objet d’une procédure d'impeachment de la part de… son propre camp ! Dans le même temps, une vague de violence meurtrière se déclenche à New York contre les migrants qui viennent s'y installer dans l'espoir d'une vie meilleure. Plus de 15 morts, 142 blessés dont 23 dans un état grave, tel est le bilan des actions menées par les Logan's, un groupuscule d'extrême droite qui lutte contre les actions de Jessica Ruppert en faveur des migrants.
Jessica Ruppert est sous le choc. Et en plus de ce drame, elle apprend, de la bouche même du président, qu’elle a été désignée par ses pairs pour endosser l’entière responsabilité de l’échec de leur politique. Elle se retrouve plus seule que jamais dans son combat pour une société plus juste.

Zone blanche

A l'ombre de la gloire

Mars aller retour

Iekaterinbourg, été 1918
Russie, 1918. 70 000 soldats austro-hongrois, mais de nationalité tchèque et slovaque, profitent de la Révolution russe pour s’enfuir des camps de prisonniers tsaristes. Leur but : rejoindre les troupes alliées sur le front, afin d’obtenir à terme, la création d’une république tchécoslovaque. Un seul moyen : s’emparer du Transsibérien pour rejoindre Vladivostok, d’où ils comptent embarquer pour l’Europe, via les États-Unis. Prévu pour durer deux mois, ce périple ferroviaire s’étalera sur trois années et des milliers de kilomètres.
Tcheliabinsk, mai 1918, c’est là que tout a vraiment commencé. Parti de Samara, le régiment de Jaroslav, l’écrivain, rejoint enfin les éléments avancés de la 1re division tchèque, qui est coincée en gare depuis trois semaines. Parmi eux, se trouve son ami Pepa, le dessinateur. C’est pour défendre ce dernier, qu’il tue un Hongrois. Un geste qui aura deux mois plus tard de terribles conséquences… Tandis que Pepa se remet de ses blessures, Jaroslav et les autres prisonniers tchèques sont libérés par le général Tchetchek, commandant de la 1ère Division tchéco-slovaque. Dès lors la tension monte entre les légionnaires et l’Armée rouge de Trotsky...

L'ombre du doute
4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Pour Mycroft, son frère, la mort de Holmes est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille. Alors que Watson se rend à Pau, où la famille Holmes possède une maison, pour tenter de rencontrer des gens qui ont bien connu Sherlock quand il était jeune, Wiggins part à la rencontre d'un médecin dont le passé est lié au père de Holmes. Il se retrouve alors au cœur d'une manifestation qui va dégénérer en émeute et qui a pour cible… le docteur qu'il recherche …

Première Partie

La traversée du Louvre
