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Le genre Otome Game : Que tombe les feuilles d'Otome

Les récits se déroulant dans des jeux otome pointent le bout de leur nez, finissant de cimenter le soulèvement des gameuses qui s’affirment en manga.

L’isekai est sur toutes les lèvres, les brûlant au passage telle une lampée de sriracha de trop. De tout phénomène formateur émergent invariablement de nombreux sous-genres, caractérisation de niche du concept initial. Ces temps-ci, un certain contrecoup féminin aux réincarnations à tout va se concentre précisément sur les mondes tumultueux des Otome games en milieu noble.

Dans ces jeux dérivés des dating simulators (jeux de drague), une jeune fille socialise avec un panel de prétendants potentiels jusqu’à arriver au grand amour ou à une fin tragique. Elle développe progressivement des affinités avec les protagonistes d’une histoire majoritairement dialoguée, débloquant de nouvelles avancées sentimentales par étapes semées d’embûches. Ces jeux comprennent, bien entendu, leur juste mesure d’antagonistes haïssables aux destins peu enviables. Quoi de mieux, donc, que de faire de ces vilaines, ces scélérates insupportables sensées finir en charpie, les héroïnes !

SE RÉINCARNER EN BOSS FINAL N’EST PAS UN APANAGE EXCLUSIVEMENT MASCULIN

Otome game voit ainsi une lycéenne japonaise se réincarner dans la peau de Katarina Claeys, une aristocrate arrogante dont le destin scripté n’est pas reluisant. Il lui sera en effet assez difficile d’éviter un décès violent ou une disgrâce abyssale. Ses souvenirs du jeu et son caractère avenant l’aideront toutefois à éviter les éléments déclencheurs précis qui la pousseraient vers une sortie anticipée du monde des vivants.

I'm in love with the Villainess, tome 1

I'm in love with the Villainess, tome 1
©︎2019 INORI., illustrations Hanagata, Ainaka Publishing, Inc.

La courte série Si je suis la vilaine, autant mater le boss final se focalise sur une stratégie plus hardie. Aileen, jeune fille de haute stature, mais d’attitude bien basse se fait rejeter par l’héritier impérial peu avant leur mariage. Le choc fait émerger des souvenirs de sa vie antérieure, lui révélant les rouages de l’histoire invariablement tragique dans laquelle est dorénavant bloquée. Sa manœuvre pour éviter de multiples morts ? Aller ambitieusement séduire le prince démoniaque local, un cœur d’artichaut solitaire qui ne se laissera pas facilement convaincre.

SE BATTRE CONTRE LE SCÉNARIO LUI-MÊME, CONTRE LA FABRIQUE DE LA RÉALITÉ

Mais comme pour l’isekai, le manga en univers de jeu Otome se décline parfois de surprenante façon. Le light novel I’m in love with the villainess, par exemple, narre les péripéties de Rae Taylor, masochiste amoureuse qui profite de son intrusion dans l’univers de son jeu de prédilection pour coller aux basques de la méchante, appelant ardemment de ses vœux le plus hautain des harcèlements.

Nous pouvons par conséquent nous attendre à une escalade d'idées dingues, car les éditeurs ont encore pas mal de récits dans leurs escarcelles.

Article publié dans le mag ZOO MANGA N°5 Septembre-Octobre 2022 

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