Cette monographie, ou plutôt cet Art Book, récapitule en quelques deux cents pages trente années de carrière de Miles Hyman, que certains ont qualifié de plus français des dessinateurs américains. Illustrateur mais aussi auteur de bandes dessinées, son talent éclate à chaque page de ce très bel album que les éditions Glénat publient à point nommé. Le cadeau de fêtes de fin d’année idéal pour tous les esthètes et amateurs de belles images.
Natif de la Nouvelle-Angleterre et se destinant très rapidement aux arts graphiques, Miles Hyman a fini par prendre racine à Paris non sans avoir séjourné longtemps à New York et à Los Angeles. Collaborant à diverses revues et supports de presse de part et d’autre de l’Atlantique, ses images séduisent autant les chefs de rédaction que les éditeurs. Parmi eux, Etienne Robial, le créateur des Editions Futuropolis au début des années 70, l’incontestable pépinière de talents du 9ème Art.
Travaillant, tantôt au fusain, tantôt aux pastels gras, Miles Hyman ne s’interdit aucun sujet. Citer seulement Edward Hopper parmi ses influences serait limiter sa palette. Ses paysages, ses portraits réels ou imaginaires sont imprégnés de moultes références picturales parfaitement assimilées et digérées. Ses estompes rappellent les peintures de Jean-Jacques Henner, ses compositions l’univers photographique d’un Helmut Newton. Miles Hyman peut tout !
C’est dans l’univers du polar qu’il s’illustre plus particulièrement. D’où, dans ces pages, les commentaires avisés de ses partenaires occasionnels, écrivains ou éditeurs de romans noirs : Marc Villard, Jean-Bernard Pouy, Jérôme Charyn, Jean-Luc Fromental, François Guérif, Etienne Robial ou encore Alexis Nolent, alias Matz, son scénariste pour l’adaptation en bandes dessinées de Nuit de fureur de Jim Thompson et du Dahlia noir de James Ellroy, deux œuvres cultes de la littérature noire.
Dans la postface de Philippe Muri, on apprend qu’Hyman travaille actuellement sur une nouvelle bande dessinée avec Jean-Luc Fromental qui sera publiée en 2016 dans la collection Aire Libre de Dupuis. En voilà une bonne nouvelle, n’est-il pas ?