Un personnage historique débonnaire
Quand on écrit une histoire comme celle de Kersten, il faut être très précis. Vous avez soigné la documentation, on le sent à la lecture de l’album.
Tout est pure réalité dans cet album Un Pacte avec le mal, qui sera suivi d’un second dont le sous-titre sera Au nom de l’humanité. Il sortira à la rentrée 2015. On ne peut pas mettre en avant le seul travail scénaristique. L’Histoire, c’est elle qui devient le scénario. On a travaillé à deux, on s’est partagé les lectures. On a rajouté une partie sur le thème de l’espionnage avec un agent de l’OSS américain à Berlin.

De même, on sait qu’Himmler aurait bien passé Kersten à Hitler mais cela ne s’est pas fait en raison de l’affection syphilitique de ce dernier, inavouable. Kersten a aussi soigné Ribbentrop, ministre allemand des affaires étrangères, et Ciano, gendre de Mussolini.
On a de Kersten une image de gentil, un personnage débonnaire.

Kersten n’est pas un archétype de héros. C’est un brave type, un héros ordinaire. Un héros n’a pas obligatoirement les épaules carrées. Il y a peu de photos de lui. Kessel dans son livre, Les Mains du Miracle, dit qu’il est un peu gros. Par contre nous n’avons pas eu de difficultés pour trouver de la documentation sur les physiques de Heydrich et Himmler.
Quels sont les résultats obtenus par Kersten ?
On estime à 80 000 le nombre de juifs que Kersten a sauvé. 2 700 seront directement amenés par les Allemands à la frontière suisse. Himmler, à la fin de la guerre, a tenté de négocier avec les Alliés et a voulu prouver sa bonne volonté. Ce qui a aidé Kersten. Sans oublier les trois millions de Hollandais dont il évite la déportation que voulait Hitler.
Cela dit, Kersten n’a jamais été nommé Juste car il aurait fallu que ceux qu’il avait sauvé connaissent par qui ils l’avaient été. De plus, Bernadotte en Suède s’est attribué les mérites de Kersten, une usurpation reconnue sous prétexte que Kersten avait obéi à Himmler. Les actions de Kersten ont été récompensées aussi bien par la Suède ensuite que les Pays-Bas qui l’avaient proposé comme Prix Nobel de la Paix.

Si on arrive avec ces deux albums à convaincre des gamins qu’un héros c’est aussi et le plus souvent un homme qui va au bout de ce que lui dicte sa conscience, notre but sera atteint.
Et après Kersten ?
Nous avons un projet en commun d’un thriller qui se passe de nos jours, aux USA, à Detroit. Des hackers sont pris au piège dans une histoire qui les dépasse.
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