Le 4 juin 1942 Reinhard Heydrich, surveillant un peu trop zélé de Kersten, est assassiné à Prague. Le docteur d’Himmler ne va pas respirer pour autant, au contraire, il devra faire preuve de prudence dans ses faits et gestes. Va-t-il pouvoir tenir jusqu’au bout ? Sera-t-il reconnu ou non comme un héros ? Ces questions vont trouver des réponses tout au long de ce tome sous haute tension.
Kersten, fortement soupçonné de trahir l’Allemagne nazie, était en position délicate. L’assassinat de celui qui l’espionnait renforce dès le début de l’album l’étau autour du médecin. Sur la corde raide, aux prises avec Kaltenbrunner en charge du système policier du Reich, Kersten va cependant continuer à sauver des vies. Alors que la moindre respiration inhabituelle peut provoquer sa mort, il use toujours de son talent auprès d’Himmler pour réclamer la vie sauve pour des innocents.

Accroché aux pages, le lecteur ne peut qu’admirer la force d’esprit de cet homme qui se débat dans une atmosphère délétère, lourde et dangereuse. À ce récit se mêle celui de l’enquête d’après-guerre. Les langues se délient pour dévoiler les raisons, très politiques, qu’avait le gouvernement suédois pour ne pas laisser éclater l’héroïsme de Kersten. La lecture de cette page méconnue de la Seconde Guerre mondiale assomme d’horreur et de calculs politiques tout en faisant briller les choix de quelques individus qui honorent l’humanité toute entière.
Le dessin, toujours aussi précis pour les décors comme pour les visages, lâche sans ménagement le lecteur dans cette période particulièrement malsaine que fut la Seconde Guerre mondiale. Les couleurs pastel, un peu surannées, les jeux d’ombres et de lumières parachèvent la mise en place de la tension scénaristique.
Ce diptyque n’est à rater sous aucun prétexte : une histoire parfaitement juste pour un héros incroyable.