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Lancement d'Octopolis au Muséum national d'Histoire Naturelle : le monde est bleu (comme toi)

Beaucoup de monde, ce vendredi, à la bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris pour une soirée organisée par les éditions Daniel Maghen. La salle est archi-comble pour écouter Gaétan Nocq qui vient de publier Octopolis, et Isabelle Rouget, enseignante-chercheuse en Paléontologie au Muséum, auprès de qui il a trouvé conseil pour réaliser son histoire.

Quelques originaux sous la forme des carnets de croquis de l’auteur de Le rapport W et de Les Grands Cerfs étaient visibles, mais il s’agissait moins d’une exposition que d’une table ronde animée par la journaliste et attachée de presse Emmanuelle Klein. Il est toujours intéressant d’entendre parler un auteur de ses œuvres. Ici, l’intérêt était double, car nous avions aussi le regard d’une paléontologue qui donnait un éclairage scientifique, heureusement en termes accessibles aux profanes, au propos de Gaétan Nocq sur la vie sous-marine et ses origines, il y a plus de 500 millions d’années. Octopolis

Octopolis © Daniel Maghen

Pourquoi cet album Octopolis, projet ambitieux sur une quête des origines marines de la vie et de son évolution ? La réponse donnée par Nocq est double : sans doute parce qu’il est Breton et depuis toujours passionné par la mer et notamment quand il était jeune par les émissions du commandant Cousteau ; et il voulait faire un pendant aux forêts vosgiennes des grands cerfs. Nocq avoue une fascination pour les animaux, les humains paraissant bien pâles à côté. Il fait dans son récit le lien entre le bec du perroquet et ceux des céphalopodes, ces derniers étant l’objet du travail d’Isabelle Rouget. « Quand Isabelle m'a montré ça, cela a influencé mon histoire. » précise l’auteur.


Emmanuelle Klein projette des planches clés de l’album pour faire réagir l’auteur et la scientifique. « La BD, c'est avoir un point de vue », affirme Nocq. Avec la description des neurones, à la représentation graphique étonnamment saisissante, il part dans l'infiniment petit, puis dans les pages qui suivent, dans les immensités de l'océan. Isabelle Rouget décrit les fossiles que l’on voit dans l'appartement du père de l’héroïne : trilobites, ammonites et autres. On remonte le temps.

Emmanuelle Klein, Gaétan Nocq et Isabelle Rouget devant une planche au Muséum

Emmanuelle Klein, Gaétan Nocq et Isabelle Rouget devant une planche au Muséum
© ZOO / François Samson

Puis destination les Calanques, dessinées sur place, étape de la quête de l’héroïne. On retrouve le carnettiste qu’est depuis longtemps l’auteur. « L'Estaque est une région de peintres », fait remarquer Nocq. Après des considérations sur l’importance du bleu, omniprésent dans l’album, on part dans les abysses, d’un noir profond. Pour trouver ces abysses, Nocq nous entraîne au bout du monde, du côté de Clipperton, île française perdue dans le Pacifique nord. La documentation a été nécessaire car l’artiste n'est pas allé sur place.

Carnet de croquis et matériel de Gaétan Nocq

Carnet de croquis et matériel de Gaétan Nocq © ZOO / François Samson

Plongeons dans les abysses. À partir de 1 000 mètres de profondeur, il y a une absence totale de lumière. L’auteur nous fait remarquer que comme dans Les Grands Cerfs, les animaux apparaissent dans la lumière des phares, ici du Triton, un mini sous-marin pouvant descendre jusqu’à 4 000 mètres.

Octopolis

Octopolis © Daniel Maghen

Sans « divulgâcher » l’intrigue (car le récit est aussi la recherche d’un père disparu par sa fille), la table ronde a permis de saisir l’âme de l’album et sa caution scientifique. Concluons sur le fait (semblant évident) que Gaétan Nocq aime le bleu, qui offre pour lui un bel équivalent au noir en termes de valeurs : « Il me fascine plus que le noir. »

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