
Dark knight : Last crusade
18 février 2017
-Critique
Clown dégénéré
Nom : Inconnu
Prénom : Inconnu
Signes distinctifs :
La peau délavée, les cheveux verts, le costume violet... Et la démence psychotique !
À son origine en 1940, le personnage du Joker est déjà relativement proche de ce que l’on en connaît de nos jours. Il est déjà un tueur fou ressemblant à un clown. Il est toutefois moins développé à cette époque, personne ne s'intéressant vraiment longtemps à sa santé mentale. Mais les traits fondateurs sont déjà là, y compris une bonne part de son apparence iconique, grandement empruntée à l’allure de Conrad Veidt dans l’adaptation cinématographique de L’homme qui rit sortie en 1928.
Les années 60 seront moins tendres avec le personnage. Sous l’impulsion de la censure effective de la Comics Code Authority, les histoires de meurtres sont abandonnées. Le Joker devient alors un criminel farceur, presque maladroit. En tous cas plus intéressé par les gadgets absurdes que par les tueries de masse. La série de 1966, avec César Romero dans le rôle du personnage, va accentuer encore cette transition entre un grand cinglé et un amuseur relativement inoffensif.
Dans les comics de l’Âge d’Or, le Joker est reconnu irresponsable pénalement à plusieurs reprises, ce qui lui permet de s’évader aisément. Mais au début des années 70, Denis O’Neil redéfinit le personnage dans Joker’s Five-Way Revenge. Devenu plus anecdotique dans les comics Batman à mesure que sa popularité s’érodait, cette histoire va relancer le personnage en le remettant au coeur de l’univers de Batman.
C’est également dans cette hisotire qu’il adopte son apparence iconique. Le visage allongé, le teint résolument blanc, les cheveux verts et le sourire ineffaçable. Mais surtout, c’est dans cet arc qu’il est définitivement défini comme fou, sadique et meurtrier, ouvrant la voie à une véritable réinterprétation du personnage, axée sur la psychologie d’un tel maniaque et sur des actes plus adaptés à sa personnalité retrouvée.
Sa relation avec Batman a été explorée à partir des années 80. Le film de Tim Burton suggère que si Batman a effectivement créé le Joker en faisant tomber Jack Napier dans cette cuve d’acide, c’est en réalité le Joker qui créé Batman, lorsque Jack Napier tue les parents de Bruce Wayne. On retrouve déjà l’idée que l’un ne peut exister sans l’autre et qu’en réalité, Batman amène peut-être plus de dégâts qu’il n’en corrige en continuant à donner au Joker une raison d’exister.
Alors pourquoi Batman ne tue pas le Joker ? Il semble que ce soit en réalité inévitable. L’un des deux doit mourir au cours de leur dernière confrontation. The Killing Joke et The Dark Knight Returns tournent autour de cette idée. Mais marquent également que cette confrontation sera la dernière du Chevalier Noir s’il triomphait. Parce que s’il tue finalement le Joker, plus rien ne l’empêchera de massacrer tous les criminels de Gotham City. Un par un. Et le Joker aurait finalement gagné….
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