L’enfance avant tout
Créé par Philippe Coudray en 1980, L’Ours Barnabé a accompagné, accompagne et accompagnera encore de nombreuses générations d’enfants et de parents. Personnage singulier dans le monde de la bande dessinée jeunesse, Barnabé mêle habilement philosophie, humour, écologie, absurde et fantaisie. Sa force réside dans une lecture à plusieurs niveaux. Les plus jeunes aimeront découvrir l’issue incongrue mais toujours logique du gag et les parents apprécieront le non-sens et la réflexion proposée à chaque planche.
Un grand enfant qui réenchante le monde...
« Je m’intéresse aux oiseaux, je vote écologiste, je n’aime pas les chiens et tout ce qui est fabriqué par l’homme en général en dehors des oeuvres d’art ; je crois que l’art est universel, au-delà du temps, des époques, des religions, des cultures, des espèces : la preuve nous sommes sensibles au chant du rossignol et au plumage du paon. » déclare Philippe Coudray. On pourrait aussi bien appliquer cette maxime au personnage et à la série L’Ours Barnabé.
En effet, grâce à cet ours brun plein de poésie, Philippe Coudray arrive à faire passer son amour de la nature. L’ode à la nature et à sa beauté passe par la composition même des gags. Ceux-ci sont agencés le plus souvent en une planche de six cases où les scènes extérieures, en pleine nature dominent. Visibles en un seul regard, les actions de l’ours Barnabé qui consituent un gag semblent toujours émaner d’un seul mouvement. Peintre à ses heures, Philippe Coudray considère qu’un gag court en une seule page a le même impact qu’une toile. Seul le procédé change.
Quel est le plus curieux des deux ? Alors que Barnabé s’entête à nous faire découvrir les surprises que nous réserve le monde, son créateur, lui, s’amuse à la cryptozoologie une branche amusante de la zoologie qui répertorie toutes les espèces non découvertes par la science mais observées par des particuliers. Ce rapport au monde toujours fasciné permet à l’auteur et à son héros de donner à voir ce qu’on aurait raté sans leur observation pleine de bon sens… comme s’ils portaient éternellement un regard d’enfant sur l’univers qui les entoure. L’auteur lui-même l’avouera dans une interview pour lemonde.fr : il « n’[a] jamais quitté l’enfance ». Qui oserait dire que les enfants n’ont rien à nous apprendre ?
L’Ours Barnabé n’a pas fini de voyager !
L’Ours Barnabé est né en 1980 dans la revue Amis-Coop distribuée dans les écoles. Passé de cette revue à l’édition en albums, Barnabé voyagera dans pas moins de quatre maisons d’édition francophones. Ce qui ne l’empêche pas de conquérir le monde, de manière bonhomme, comme à son habitude…
La première traduction des aventures de Barnabé se fera au Japon juste avant que l’Allemagne, la Chine et bien d’autres pays se prennent d’amour pour ce plantigrade. Les prix ne tardent pas à pleuvoir sur ses aventures à la fois simples et pleines de profondeur. L’Eduction nationale sélectionne celui qui était distribué dans ses écoles en 2004 pour figurer sur la liste d’oeuvres de référence pour les CM1 et CM2. Rebaptisé Benjamin Bear pour les traductions anglophones, L’Ours Barnabé reçoit, entre autres, la nomination à l’Eisner Award en 2012 et même le prix chinois nommé Panda !
Pas à pas, sans trop de mots mais avec beaucoup de mouvements et d’idées, Barnabé continue de faire voir le monde d’une autre manière aux enfants de tout âge…
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