L'historien

Album à l'humour russe ! L'humour est basé sur la personnalité du personnage-titre, le Grand Duc Léonide. Le Grand Duc est une sorte de grand enfant, capricieux qui, en plus, ne parle pas anglais. Il a donc recours aux services d'un interprète, Fedor Mikhailovitch Boulenkov, trouvaille géniale de René Goscinny. Ce petit homme, chaussé d'un monocle, passe son temps à traduire les messages dans un langage châtié jusqu'au ridicule. Un des tous meilleurs albums de l'ère Goscinny.

Chasseur de primes propose une intrigue policière crédible, doublée de plusieurs personnages forts tels que l'éleveur Bronco Forthworth, obsédé par les chevaux au point de leur ressembler dans ses attitudes et bien sûr l'indien Tea Spoon, accusé du larcin. Comme dans " Canyon Apache ", les Indiens sont traités avec un réalisme désenchanté. Ce ne sont plus des hommes vus comme des sauvages mais déjà comme des citoyens de seconde zone, victimes du racisme ordinaire et parqués dans des réserves, obligés pour survivre de vendre des " authentiques tapis de selle du général Custer. " Un des albums les plus adultes de la série Lucky Luke.

Enfin on découvre la mère des Dalton, Ma, évoquée dans " L'Evasion des Dalton ". Avec Ma Dalton, nous sommes dans toute l'ambiguïté de la maman protectrice de ses enfants. Alors même qu'elle mène une vie honnête, elle ne désapprouve pas la conduite de ses fils.

La rencontre avec Ma Dalton est une idée aussi simple que géniale qui génère un des scenarii les plus burlesques de la série. Un régal.

Canyon Apache abandonne la vision de western classique et manichéen pour une vision plus nuancée, entre les cow-boys et indiens. Morris et Goscinny abordent des thèmes plus profonds, notamment au sujet des indiens. Ceux-ci ne sont plus présentés comme des caricatures, mais placés à égalité avec les blancs. Plusieurs scènes font explicitement référence aux massacres perpétrés par l’armée américaine. Un album très adulte, à l'opposé du précédent Western Circus.

Nous avons avec Western Circus un album très animalier. On aime ou on n'aime pas.

Lucky Luke arrive à la rescousse d'une petite troupe d'artistes de cirque, persécutés par Zilch, un notable local, détestable. Le ressort de l'action est l'exotisme : exotisme des animaux d'abord puis exotisme du spectacle, le cirque est présenté comme une activité nouvelle et moderne par rapport aux rodéos du Far West.

Dans cet album, Lucky Luke lutte contre le célèbre Jesse James qui a laissé l'image d'un bandit au grand cœur, prenant aux riches pour donner aux pauvres. Un album agréable à lire.

Album très original avec une ville abandonnée qui revit grâce à l'effort des Dalton et autres bandits notoires. Si le récit est bien mené avec notamment un excellent long préambule qui met en en scène Dean Fenton, et des scènes de prison particulièrement drôles, on peut être déçu du finish de l'album.

Le vieux Bady vient de décédé et Waldo Badmington, aristocrate anglais, hérite de la propriété. Flegmatique, respectueux des bonnes manières, il se confronte aux rudes mœurs de l'Ouest. Contraste saisissant !

Le scénario qui reprend un schéma classique du duo Goscinny-Morris, la cohabitation de compagnons de voyage très différents mais contraints de se souder dans l'adversité, mêle efficacement gags purs et durs, incidents de parcours et rebondissements.