Sauveur

Suite à une catastrophe aérienne, un homme discret se retrouve sous les feux des projecteurs. Son acte héroïque, ses pouvoirs surnaturels et l’épais mystère qui l’entoure font de lui la personne que tout le monde s’arrache. Héros sans pareil ou danger potentiel ? Une question intéressante traitée de manière un peu bancal dans Le Sauveur.

La célèbre journaliste, Cassie Hale, voit un avion s’écraser sur la route en pleine circulation. Alors qu’elle tente de porter secours aux passagers s’extrayant de la carcasse de l’avion, un homme nu surgit de nulle part en portant une enfant dans les bras. Est-ce le Messie ?

Le Sauveur imagine le retour du Christ à l’ère moderne : le scénario fait la part belle à la psychologie de ce sauveur d’une part et à l’emballement médiatique de l’autre. Les moments centrés sur ce sauveur et son questionnement sur la malédiction ou bénédiction que sont ses pouvoirs s’avèrent intéressants.

Si tout le monde a rêvé d’avoir des dons surnaturels, peu de personnes se sont questionnées sur le poids quotidien de ces facultés et la solitude qu’elles génèrent... Fardeau que Le Sauveur met intelligemment en lumière tandis que son traitement de la folie médiatique est plus poussif. Si le personnage de la journaliste est bien construit, son lien avec le sauveur est tenu et peu crédible...

Le dessin possède une force qui est soulignée par des textures parfaites, nous immergeant immédiatement dans l’Amérique contemporaine. Les effets de zoom incrustés dans les pages donnent du dynamisme et du poids à certains détails, ainsi mis en valeur.

Si Le Sauveur profite d’un parallèle intéressant entre le sauveur religieux et la figure du super-héros, la trame du récit se perd un peu, pour un résultat tout de même honorable.