Mille tempêtes

Romances adolescentes et démons démoniaques de l’enfer infernal, Tony Sandoval évolue en terrain connu ! Et si l’on peut effectivement parler d’une certaine répétitivité dans les thèmes abordés, force est de constater qu’à chaque album, l’effet de surprise est toujours présent, et que M. Sandoval excelle toujours plus dans son art. Et Mille Tempêtes ne fait pas exception à la règle.

D’entrée, l’atmosphère captive. Les couleurs sont vives mais douces, agréables et maîtrisées, oniriques en somme. Lisa, notre protagoniste du jour, est comme toujours, une ado à part, dotée d’une sensibilité et d’une maturité sans doute plus avancées que ses camarades. Elle n’a pas vraiment d’amis, elle n’a plus vraiment de famille. Et puis elle trouve un casque.

Au milieu d’un bosquet proche, se trouve un arbre se révélant être un portail. Le traversant, Lisa se retrouve dans un univers féerique. De retour dans le monde réel, on découvre que le fils de sa marraine, Bruno, la soupçonne d’être une sorcière. Mais elle s’en fout, puisqu’elle commence à découvrir le propre de l’adolescence, l’amour (évidemment). Et soudainement, suite à l’intrusion de Bruno dans le monde parallèle, des démons décident de s’amener pour bouloter tous les enfants...

Ce résumé ne fait évidemment pas honneur au talent de conteur de Tony Sandoval, dont le récit conserve son habituel ton onirique et désincarné. Il nous propose finalement une vision mi-poétique mi-réaliste de l'adolescence et de cette bande hétéroclite qui veut tellement y entrer. Et leurs péripéties sonnent alors comme une entrée symbolique dans cet âge.

Les thèmes étaient attendus, mais le traitement est encore une fois original. Le dessin est, à tous points de vue, magnifique, avec cette habituelle touche faussement naïve. En somme, un album peut être plus direct que les précédents, qui propose en sus quelques évolutions intéressantes dans l’écriture des personnages. On attend impatiemment le prochain !