Kansas 1882, la tenancière d’un bordel fait chercher le croque-mort. Un de ses clients a eu la bonne idée de mourir chez elle. Stern, fossoyeur plus intéressé par la lecture que par les macchabés, va découvrir que le décès de son nouveau client n’est pas naturel… Le voici parti prenante de l’enquête, dans une Amérique encore marquée par la guerre de Sécession. Un western décalé totalement jouissif.
Le titre de ce premier tome met de suite dans l’ambiance avec son allusion à un classique du cinéma western. Ne cherchez pas pour autant le cow-boy ténébreux toujours à défendre quelqu’un (le bon) ni celui qui résonne avec ses poings (la brute) et encore moins le voleur sans foi ni loi si ce n’est celle de l’or (le truand). A leur place, une brochette de personnages brisés plus vrais que nature, eux aussi bien implantés dans un Ouest âcre. Les différents protagonistes surprennent par leur fragilité et leur désespoir mêlés à une force de pionniers.
On s’attache à ces personnages qui font le sel de l’enquête, fil rouge de l’album. Si la résolution du mystère est rondement menée, elle permet surtout de mettre en avant une ville et sa brochette d’habitants, tous plus hauts en couleur les uns que les autres. On se réjouit d’avance de retrouver certains protagonistes dans de nouvelles aventures…
Le dessin aux décors plutôt épurés rend parfaitement ces villes en devenir, perdues aux milieux des contrées sauvages. Cette simplicité alliée aux couleurs souvent à dominante sépia est très efficace pour donner un relief particulier à l’atmosphère de cette histoire. Le lecteur prend presque un bain de poussière à chaque page…
Ce premier tome ouvre une série qui pourra offrir un autre regard sur le western en BD. Vivement que Stern dégaine à nouveau…
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