Spiral City. Dans une ruelle sombre, un jeune garçon assiste impuissant au meurtre de ses parents. Le criminel le menace de son arme, il est la prochaine victime... L'apparition de Skulldigger le sauvera in extremis. Traumatisé, le garçon choisit néanmoins de garder les yeux ouverts lors de l'exécution du meurtrier par son sauveur. Ainsi naquit Skeleton Boy...


Série : Skulldigger & Skeleton BoyTome : 1/1Éditeur : Urban Comics
Scénario : Jeff Lemire, Tonci Zonic
Collection : Urban Indies
Prix : 16.00€
- ZOO
5.0
Scénario
5.0
Dessin
5.0
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Le synopsis de l'album
La critique ZOO

Jeff Lemire poursuit l’exploration de son univers Black Hammer. Avec Skulldigger & Skeleton boy, dessiné par Tonci Zonjic, il s’attaque au mythique Dynamic Duo Batman et Robin ainsi qu’à leur lien avec le Joker. Un hommage autant qu’une réflexion sur les effets de la violence.
Un gamin vient de voir ses parents mourir sous ses yeux. Un assassin lambda qui les a abattus pour un motif sans importance en pleine rue. Mais le tueur n’eut pas le temps d’en profiter. Un vigilant tomba du ciel et lui fracassa la tête. Le gamin ne détourna pas le regard... Ainsi démarre l’histoire de Skulldigger et Skeleton Boy. Une flic n’a pas l’intention de laisser ce gamin perdu entre les mains d’un soi-disant héros psychopathe.
De Crime Alley au Haly's Circus
Batman et Robin… Pas besoin d’être le Dr Frederic Wertham (Seduction of the Innocents) pour se questionner sur ce duo. Est-il responsable d’envoyer un enfant combattre le crime en frappant des personnes ? Et l’exposer aux menaces de psychopathes, est-ce bien raisonnable ?

Skeleton Boy est de fait une synthèse entre Bruce Wayne et Dick Grayson
© Urban Comics, éditions 2021
Jeff Lemire creuse toutes ces questions. Skeleton Boy est de fait une synthèse entre Bruce Wayne et Dick Grayson. Du premier il conserve la mort en pleine rue, du second il garde la main tendue par le super-héros violent.
Et l’idée s’avère passionnante. Car Lemire aborde le sujet avec un certain réalisme et en tous cas beaucoup de nuances. Il décrit un enfant traumatisé qui prend fait et cause pour une figure séduisante mais anormale. Ce faisant, il éclaire d’un jour nouveau le personnage de Robin.
Les liens entre héros et arch-némésis
Lemire déploie une seconde question. Celle de la parentalité. D’abord, évidemment, en plaçant Skulldigger comme une figure paternelle pour Skeleton boy. Mais ce n’est pas le seul lien qu’il tisse. Car le méchant combattu dans ces pages a un lien tout particulier à Skulldigger. Comme c’est le cas pour Batman et le Joker. Mais ici, le scénariste ose mêler de nombreux liens de parentés plus ou moins réels, plus ou moins acceptés qui justifient d’autant mieux les relations toxiques mais enchevêtrées des deux antagonistes.
Dessin old school et découpage audacieux
Si son nom est peu connu, l’artiste croate vivant au Canada Tonci Zonjic est pourtant maintenant un acteur ancien du monde des comic-book. On lui doit notamment des épisodes de The immortal Iron Fist, du Lobster Jonson de Mike Mignola et même du Spider-geddon. Un CV éclectique.
Et pourtant, ce choix graphique convient sans le moindre doute à la proposition scénaristique. Zonjic développe son trait aux allures un peu anciennes, qui convient parfaitement à des évènements inspirés du comic-book des années 30.
Mais si le trait se fait rétro, les découpages sont eux modernes et dynamiques, et cela place incontestablement les pages de Skulldigger & Skeleton Boy dans une forme de modernité et ce qu’elle a de meilleur car de plus audacieux.
Skulldigger & Skeleton Boy s’avère donc une nouvelle incartade parfaitement réussie de Jeff Lemire dans son univers fétiche de Black hammer. On ne peut donc qu’en redemander, encore et encore.
