ZOO

Pour le pire - T12

couverture de l'album

Série : Pour le pireTome : 12/12Éditeur : Glénat Manga

Scénario : Taro NogizakaDessin : Taro Nogizaka

Prix : 9.50€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.5

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album

Arata Natsume, employé aux services d'aide à l'enfance, la trentaine et célibataire, prend contact avec Shinju Shinagawa pour aider un enfant dont il a la charge. Cette détenue de 21 ans est condamnée à mort pour meurtre. Au cours de leurs entrevues au parloir, Arata demande Shinju en mariage, un coup de bluff qui les conduit à se marier pour de vrai. Et grâce à Arata, sa condamnation à mort est annulée. Tous deux profitent alors de son transfert au pénitencier pour s'enfuir ensemble. Voulant offrir à Shinju un instant d'espoir, Arata lui propose de mourir avec elle, mais celle-ci refuse et leur course se termine dans un grave accident de voiture. Pendant sa convalescence, Arata reçoit de Shinju une demande de divorce...


Quand le pire empire encore

La tension est à son comble, les révélations s’empilent, c’est le moment clef de la conclusion qui fera de la série un succès ou un échec à jamais.

Vous devriez vous pencher avec attention sur Pour le pire, série de Taro Nogizaka chez Glénat, si vous considérez qu’il manque quelque chose de crucial à votre collection de mangas stressants. Maintenant que les Liens du sang d’Oshimi s’est conclu dans une certaine douceur, on pouvait penser que Pour le pire allait dorénavant tenir le flambeau des séries qui provoquent angoisses et crispations.

Le manga tire malheureusement sa révérence de concert après 12 tomes d’une valse psychologique éreintante et passionnante, qui aura finalement duré exactement le temps qu’il fallait et qui, au passage, aura été récompensée du Shôgakukan Manga Awards de l’année dernière.

Un pire expire

Pour le pire narre, en soi, la quête de réponse d’Arata, assistant social trop impliqué qui espère tirer les vers du nez d’une meurtrière en passe d’être condamnée. Il tente, avec conviction mais sans grand succès, de découvrir la localisation d’une tête coupée qu’elle aurait cachée après l’un de ses méfaits. Idéaliste à l’extrême, il s’imagine que l’information apportera la paix au jeune fiston de la victime mais Shinju, sous les traits d’une tueuse en série psychopathe et manipulatrice, ne s’en laisse pas conter. À court d’arguments, Arata adopte une stratégie inattendue et tout à fait inédite en demandant soudainement Shinju en mariage. La tactique est aussi osée, voire ridicule, que dangereuse car contre toute attente Shinju accepte !


Commence dès lors un va-et-vient oppressant dans lequel chacun va tenter de manipuler l’autre. Shinju semble se jouer d’Arata mais sa carapace n’est pas indestructible, et Arata se débat énergiquement pour échapper aux toiles qu’elle ne cesse de tisser. Tous deux usent habilement à la fois de bribes de vérités et de mensonges si éhontés qu’ils en deviennent troubles.

Pour le pire T.12

Pour le pire T.12 © Glénat, 2025 - Taro Nogizaka

Le narcissisme du désespoir

Passée la situation initiale, véritable choc dans son efficacité dramatique, se déploie ensuite un immense filet de contre-vérités et de couches de mystères qui feront très rapidement de Shinju un personnage complexe, difficile à détester pleinement. Il nous revient pendant un bon bout de temps de déceler les quelques éclats de vérités, tandis que leur relation prend des ampleurs inenvisageables. La vilenie supposée du personnage principal ne se fissure que lorsque cela l’arrange, et la joute intellectuelle s’intensifie tandis que la relative sécurité de son emprisonnement menace rapidement de disparaître.

Une série qui, en somme, s’offre le luxe précieux de provoquer inconfort et sueurs froides jusqu’au bout.

Pour le pire T.12

" la joute intellectuelle s’intensifie tandis que la relative sécurité de son emprisonnement menace rapidement de disparaître " © Glénat, 2025 - Taro Nogizaka

Article publié dans le Mag ZOO Manga N°18 Mars-Avril 2025

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants