La BD Mutafukaz fait son retour dans une série en trois volets, éditée sur le Label 619 chez Rue de Sèvres. Vinz et Angelino ont accédé à une vie paisible, sept ans après les événements de Dark Meat City. Mais autant dire que ça ne va pas durer. Un nouveau cycle plein de rebondissements, dont le premier volet augure de jolies péripéties. Mutafukaz s’est imposé comme un incontournable.
Sept ans auparavant, Angelino et Vinz ont vécu les événements de Dark Meat City. Depuis, entre deux livraisons de pizzas, ils goûtaient à une vie tranquille. Mais c’était sans compter sur les réseaux sociaux japonais, les fake news et autres colporteurs de mensonges. Voilà nos deux petits acolytes repartis sur les routes de la grande Amérique, à bord d’un camping-car vintage. L’aventure est au rendez-vous.
Quelle bonne idée de proposer de nouvelles péripéties des petits êtres qui peuplent Mutafukaz ! Le Label 619 propose un pavé de qualité, une intrigue nourrie de multiples rebondissements et un graphisme toujours autant dans l’air du temps, entre science-fiction post-apocalyptique et corps dénudés d’une communauté de marginaux. Run montre toute l’étendue de sa capacité à installer une histoire originale et lui donner corps dans un coup de crayon bien senti.

MFK 2 – T1 : Leaving D.M.C. © Label 619, 2022
Seule ombre au noir au tableau : une histoire qui, forte d’une kyrielle de détails, perd parfois un peu son lecteur dans des rebondissements que certains trouveront tirés par les cheveux. Mais l’essentiel est là : Mutafukaz est une bande dessinée qui ne s’use pas et entraîne ceux qui s’y plongent dans un dédale labyrinthique dont on ressort avec la satisfaction d’une bande dessinée qui transporte.
Ce premier tome d’une série qui en comptera trois, fait la part belle aux fioritures : graphismes alternatifs à la manière d’un Il faut flinguer Ramirez, fausses pubs, extraits d’échanges de messages, humour déjanté et anecdotes savamment distillées aux entournures. On fonce sur les traces d’Angelino et Vinz avec un plaisir non dissimulé.