Lylian, Nesmo et Lerolle s’attaquent ici à un chef d’œuvre de la littérature dystopique jeunesse en adaptant en bande dessinée la trilogie d’Yves Grevet relatant les aventures de Méto. Pour l’été, ils nous livrent le premier volume : La maison, une réussite !
64 adolescents vivent enfermés dans une maison, isolés du reste du monde, élevés à la dure et placés sous la surveillance de gardes, les Césars. Ces jeunes garçons ne savent pas qui ils sont, d’où ils viennent ni ce qu’ils deviendront une fois adultes, une fois que leur lit se sera brisé et que des hommes masqués viendront les chercher au petit matin. Méto est l’un d’eux et par lui l’espoir va naître. Refusant cette existence, il va tenter d’en percer les mystères en s’interrogeant sur ce monde et ses règles, tout en s’engageant dans une quête d’émancipation.

Comme lors de la lecture du roman, le lecteur plonge dès le début dans un univers étrange, angoissant et terrifiant. Lylian parvient à retranscrire à merveille ce huis clos inquiétant, sombre et mystérieux imaginé par Yves Grevet. L’esprit du roman est bien conservé, tous les éléments importants sont présents si ce n’est la fin de ce premier volume qui diffère du premier roman et nous laisse quelque peu sur notre faim, impatient de découvrir la suite.
Nesmo réussit admirablement bien à donner vie à cet univers sombre et effrayant en plongeant les personnages et le lecteur dans un univers carcéral oppressant. Soulignons également le remarquable travail de Christian Lerolle qui parvient à retranscrire les différentes ambiances de ce huis clos grâce à un superbe jeu de lumière. Les couleurs marron, noires, sépia et bleues renforcent ce sentiment d’enfermement et de malaise.
La maison se révèle comme une adaptation réussie du roman fantastique d’Yves Grevet. La tension et le mystère montent progressivement, laissant le lecteur impatient de découvrir la suite.