Pierre Wachs : la discrétion et le talent incarnés
Alors que la fin des Mystères de la Troisième République approche, son dessinateur Pierre Wachs dévoile les dessous d’une série
29 juin 2016
-Interview
Claudia Boccato, Philippe Richelle, Pierre Wachs
Série : Les Mystères de la Troisième RépubliqueTome : 5/5Éditeur : Glénat BD
Scénario : Philippe RichelleDessin : Pierre WachsColoriste : Claudia Boccato
Collection : Grafica
Genres : Documentaire BD, Historique, Polar / Thriller
Public : Tout public
Prix : 14.50€
Scénario
Dessin
Londres, octobre 1943. Sous l’impulsion du général de Gaulle, le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d'Actions clandestines de la France Libre) met une priorité à unifier la Résistance en France, pour le moment déchirée entre les gaullistes et les partisans de l’ancien général vichyste Henri Giraud. À Paris, le commissaire Peretti est chargé d’aller rencontrer le responsable du mouvement giraudiste Renaissance : un dénommé Féval. Mais il ignore que derrière ce nom de code se cache une vieille connaissance qu’il aurait préféré ne pas recroiser...
Fin 1943, les mouvements de résistance prennent de l’ampleur. Il y a celui dirigé depuis Londres par le général De Gaulle et celui orchestré par son rival, le général Henri Giraud, qui avait d’abord soutenu le gouvernement de Vichy. Avec ce cinquième tome, Philippe Richelle et Pierre Wachs arrivent au terme d’une série qui nous aura captivés de bout en bout.
Pour avoir averti Jean Guillemain qu’il risquait une arrestation imminente, le commissaire Peretti finit par être missionné pour rencontrer un haut membre du mouvement giraudiste en vue de rapprocher les deux courants actifs et coordonner des actions communes. Mais il va découvrir que, sous le pseudonyme de Féval, se cache l’ignoble Eugène Trézelles, un collabo responsable de l’arrestation et de la déportation de Claire, libraire et amie de cœur de Peretti. Leur confrontation tourne au drame...
Dans ce contexte de paranoïa permanente, les sensibilités des différents membres de l’équipe de Peretti divergent fortement. Ainsi, Cazeneuve, fort de statut de policier, affiche clairement son antisémitisme. Poussé par sa femme à se montrer plus ambitieux, il n’hésitera pas à enquêter sur son supérieur et à le faire arrêter. Et que penser de Lacaze, qui profite allègrement de son statut de flic pour traficoter à tout va ?
Philippe Richelle déroule son récit sans le moindre temps mort. Sa connaissance de ce contexte historique précis et son sens profond des réalités de l’époque, forcent l’admiration. Récit diablement bien rythmé, dialogues tirés au cordeau, le tout soutenu par le trait précis de Pierre Wachs qui prend un malin plaisir à typer ses personnages selon leurs traits de caractère, sans craindre de recourir à la caricature pour certains d’entre eux, ce qui les rend encore plus authentiques.
Avec les deux cycles parallèles qui viennent également de s’achever, Philippe Richelle semble accéder à une reconnaissance d’un public plus large... Ce n’est que justice !