Une famille de six. Un père dessinateur de BD, une mère vendeuse de chaussures. Au centre, un amour sans limite pour leurs quatre enfants et l’aventure. Et la chronique de leurs vacances estivales, pendant vingt ans, au volant de leur 4L, Mam’zelle Estérel. Dans une intégrale des six tomes, Zidrou nous raconte les beaux étés d’une famille aussi banale que singulière. Le dessin de Jordi Lafebre porte l’émotion à son comble.
Dans la famille belge Faldérault, je voudrais le père. Monsieur Pif est un dessinateur de bande dessinée. Il travaille si dur pour s’en sortir que, chaque été, coincé derrière sa table à dessin pour achever son album en cours, il est capable de faire attendre sa femme Mado et leurs quatre enfants, trois filles et un garçon, jusqu’à douze jours. Mais des années 1960 aux années 1980, chaque saison estivale a son lot de surprises et d’aventures lorsque la famille grimpe enfin dans sa 4L rouge, Mam’zelle Esterel…
En six tomes, Zidrou signe un scénario d’une grande humanité et d’une universalité incroyable. A travers le quotidien de cette famille lambda, c’est celui de nombreuses autres qui prend vie sous les yeux gourmands du lecteur en quête de simplicité et d’authenticité. Chaque été, c’est la même galère, diraient certains. Mais malheureux que vous êtes, ce n’est pas une galère, mais le début d’un périple extraordinaire fait de débrouille et de bons sentiments !

Les Beaux Étés
© Dargaud, 2022
L’avantage de l’intégrale, sortie en juin 2022, c’est qu’il n’y a pas de temps mort. On enchaîne les différents étés avec un plaisir non-dissimulé. On assiste aux joies et aux peines des Faldérault, à la difficulté du métier paternel et au colossal déploiement d’énergie d’une jolie maman pour que tourne tourne cette jolie petite famille. N’en déplaise aux regards extérieurs, dont ces Belges n’ont que faire. Leur seule envie au fil de leurs vacances bien méritées, c’est d’aller chercher le soleil. Avec plus ou moins de succès. Mais une envie toujours intacte.
Jordi Lafebre illustre avec talent ces aventures familiales à la fois banales et tellement singulières. Son trait souple, ses personnages et leurs expressions très réalistes, la 4L qui fonce sur les petites routes comme on avance dans l’existence… Graphiquement, tout y est. Au bout de quelques pages, on fait partie de la famille. Et intégrer accompagner les Faldérault, même le temps d’un été, c’est se lancer dans les montagnes russes de l’amour et de l’humanité.