Avec son dessin élégant, Baldazzini nous livre la 1ère saison d’un récit qui lui tient à cœur sur la Résistance en Italie pendant l’hiver 1943. Son héros ambigu est attachant, même si sa naïveté est confondante, voire suspecte.
C’est l’hiver, la campagne italienne est couverte de neige. La beauté du paysage cache mal les temps tragiques vécus alors : la Résistance italienne naissante est traquée par les Allemands et les Républicains fidèles à Mussolini. Le début du récit est construit de manière astucieuse, nous faisant entrer dans l’intrigue (la bande centrale des pages 9 à 15) tout en nous donnant les éléments de contexte sur la guerre en Italie en 1943 (les bandes du haut et du bas de ces mêmes pages).
L’homme qui marche seul au milieu des bois se nomme Diego. Jeune homme volontaire mais inexpérimenté, il réussit à échapper à des fascistes avant de rencontrer la jolie Luisa qui lui permet de rejoindre de jeunes Résistants. Qui est vraiment Diego ? Ses maladresses sont-elles réelles ou feintes, par exemple quand il fume une cigarette dehors la nuit ? Les convictions de son père ne plaident pas en sa faveur, qui plus est !
Le dessin de Roberto Baldazzini est particulièrement agréable à l’œil. Inutile en revanche d’espérer voir des femmes dénudées comme le dessinateur l’offre souvent dans ses BD : il ne s’autorise ici rien de racoleur, d’autant plus qu’il considère cette histoire comme un hommage aux membres de sa famille qui ont combattu contre l’Axe. Et la mise en couleur de Andrea Camic est sobre, basée sur un éventail de nuances de bleu, seyant bien à l’ambiance hivernale.

Les 4 saisons de la résistance T.1 : L'hiver de Diego © Fordis, 2022
La naïveté de Diego peut parfois être interprétée comme un ressort de scénario malhabile lors de quelques péripéties, mais laissons le bénéfice du doute, car le récit est prenant et nous éclaire qui plus est sur un aspect de l’Histoire italienne peu connu en France. Nous jugerons sur pièce les tomes suivants.
Ce récit publié en Italie il y a une dizaine d’années est édité en France par Fordis qui donne ainsi l’occasion à Baldazzini de relancer la machine en l’inscrivant dans un projet plus vaste de 4 albums. Un par saison. Vivement le printemps !