Massir, pilote d’une mission de colonisation, se réveille mal en point. Son vaisseau est en perdition et il ne sait ni où ni pourquoi. Avec lui, deux autres hommes. Commence alors un combat à la fois pour survivre et pour vivre ensemble. Le Temple du Passé plonge avec succès dans un classique de science-fiction.
Suite à une raison mystérieuse au départ, le vaisseau pré-colonisateur s’écrase dans un endroit inconnu avec à son bord seulement trois survivants. Durant 48 pages, nous assistons en même temps à un huis clos passionnant et, par le biais de flash-back, à l’histoire personnelle de Massir, le chef du trio. Cette histoire passionnante est une nouvelle adaptation de l’œuvre de Stefan Wul aux éditions Ankama.
Ce maître français de la science-fiction des années cinquante nous fait découvrir une société plongeant ses racines dans les civilisations anciennes, grecque, maya et inca. La réflexion et la science en vue de survivre se disputent le premier rôle avec la jalousie, la sensualité des corps et les rapports amoureux tant physiques que sentimentaux. C’est à un rythme d’enfer que l’action se déroule, nous poussant vite à apprécier et comprendre les protagonistes.
Le dessin précis et réaliste nous replonge habillement dans l’univers de Stefan Wul. Avec ses couleurs sombres, un brin pastel, le graphisme traite le corps humain sans fausse pudeur ni voyeurisme. Les cases autour des gestes affectueux, amoureux ou sensuels entre hommes nous font découvrir l’organisation d’une société avec ses tabous et ses valeurs. Ce premier tome insiste sur l’interdit sociétal, nous ouvrant ainsi une dimension psychologique de ce récit de naufragés.
Ce huis clos scientifique et amoureux passionnant est aussi un bel appel à la liberté d’aimer.