Paris, 1757. Charles-Henri Sanson, exécuteur des hautes œuvres, le joli mot pour dire bourreau, est effondré. L’exécution de Damiens, qui avait tenté de tuer le roi Louis XV, l'a traumatisé. Son histoire est développée dans cet album décalé où l’horreur côtoie l’humour.

Pauvre Sanson ! Il nous fait de la peine ce jeune bourreau qui se heurte à un supplicié qui reste en vie, malgré la roue, le souffre, les tenailles, le plomb fondu, l’écartèlement et le feu. De quoi vous dégouter à jamais de faire ce beau métier de responsable des hautes œuvres ! Heureusement, Simon Hureau nous raconte ce supplice, l’un des supplices les plus terribles que Paris ait réellement connu, avec un décalage permanent. C'est à cause de cet après-midi d'horreur que Louis XV perdit d'ailleurs son surnom de bien-aimé.
Cet album nous prouve que l’on peut rire de tout et de bien belle façon mais n'oublie pas de dénoncer cette foule venue en masse assister au spectacle. La violence, l’injustice, le voyeurisme malsain, l’incompétence, la couardise et bien sûr le libertinage : tout y est, pour notre plus grand plaisir. Se promenant au milieu de tout ça, le personnage de Limul Goma, collectionneur fou, est absolument génial.
Le trait simple et les couleurs juste posées sur sur les cases, laissent toute la place aux dialogues jubilatoires. La colorisation de cet album initialement en noir et blanc n'entame en rien sa truculence. On y reconnait toujours un bijou d’humour décalé sur l’histoire vraie du supplice de Damiens accusé de régicide.
L'ensemble est d’autant plus jubilatoire qu'on sait que le bourreau Sanson sera, lui, un véritable régicide car il guillotinera Louis XVI et Marie-Antoinette quelques années plus tard...
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