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Le Kabbaliste de Prague, mystère et sobriété
Le Kabbaliste de Prague, nouveau roman de Marek Halter, contient ésotérisme, persécutions et romance au cœur du XVIIIe siècle. Il n'en fallait pas plus à
9 juin 2016
-Interview
Série : Le Kabbaliste de PragueTome : 2/2Éditeur : Glénat BD
Scénario : MakyoDessin : Luca Raimondo
Collection : Grafica
Genres : Documentaire BD, Fantastique, Historique
Public : Tout public
Prix : 14.50€
Scénario
Dessin
À l’entrée du ghetto de Prague se dresse une statue que ni les Nazis ni les Soviétiques n’ont osé détruire : celle du MaHaRal, le plus grand kabbaliste de tous les temps qui créa le Golem, un être de boue à l’image de l’homme, pour sauver les Juifs de l’anéantissement. Découvrez sa légende...
Eva a fui Prague plutôt que de se contraindre à un mariage arrangé. Alors que le dibbouk semble avoir pris possession d’elle, la violence envers les Juifs s’accroît à travers le pays. Makyo et Luca Raimondo concluent brillamment leur adaptation en bande dessinée du magnifique roman de Marek Halter, en simplifiant et écourtant malheureusement le roman d’origine.
Brisant la promesse faite par leurs pères avant leurs naissances, Eva fuit son mariage avec Isaïe, au grand dam de la communauté du ghetto. Pendant ce temps, Tycho Brahé accepte enfin le poste de mathematicus de l’Empire, fragilisant l’influence du Maharal et sa capacité à protéger les siens.
La subtilité avec laquelle Marek Halter nous insuffle la philosophie et la spiritualité du judaïsme dans son récit est incroyable. Makyo retranscrit parfaitement l’essence du Kabbaliste de pierre dans sa bande dessinée, abordant les mythes du Golem et du dibbouk, fondateurs dans l’imaginaire collectif. Il aborde aussi les considérations philosophiques et métaphysiques du narrateur David Gans, faisant de ce récit une fenêtre ouverte sur le ghetto juif de Prague au XVIe siècle.
Luca Raimondo maintient son style figuratif surligné au trait noir pour dépeindre l’Empire de l’époque. L’immersion du lecteur dans cette époque est totale. Raimondo fait preuve de la pudeur nécessaire pour les scènes de pogrom d’une violence extrême et l’apparition tant attendue du fameux Golem comme catharsis de ce récit ne déçoit pas.
Le rendu de la bande dessinée de Pierre Makyo et Luca Raimondo ne dévoie pas le roman incontournable dont elle est issue et plonge le lecteur dans le ghetto juif qui a vu naître le fameux Golem. Il est seulement dommage que la bande dessinée s’arrête si brusquement, sans exploiter la fin du roman.