Pourquoi donc avoir intitulé ainsi ce 22ème tome alors que, comme le claironne fort justement en gros caractères gras le dossier de presse qui accompagne l’album, 22, rev’là Le Chat ! paraissait tout indiqué ? Après deux années d’absence dans les rayons des librairies parmi les nouveautés de la rentrée, Philippe Geluck nous revient, toujours aussi drôle, toujours aussi inspiré pour nous titiller les zygomatiques à chaque page.
Pour les lecteurs belges voilà plus de 35 ans que Le Chat avait fait son apparition dans les pages du quotidien Le Soir avant que Jean-Paul Mougin, le très visionnaire rédacteur en chef du mensuel de BD (À suivre), ne le prenne sous son aile en 1985. Très vite, sa présence y deviendra incontournable.

Il n’est sans doute plus nécessaire de présenter ce gros matou qui a su se faire une place au soleil en prêtant son image, sa présence et surtout ses réflexions à maintes campagnes publicitaires pour des compagnies d’assurances ou de sensibilisation à des causes plus nobles. Car le public de Geluck dépasse amplement celui du seul lectorat de bandes dessinées, toutes générations confondues. Le Chat fait fi de toute frontière culturelle pour exercer un humour qui se moque de tout. Ses réflexions, ses aphorismes, son penchant pour le nonsense, ses jeux de mots et ses calembours font mouche à tous les coups. Philippe Geluck a le sens de la formule et chaque réflexion du félin est soigneusement pensée et pesée.
Son dessin réduit à la plus simple expression, en strips de trois cases ou réduit au seul dessin humoristique, suffit à lui-même pour exprimer ses réflexions sans la moindre restriction thématique. Ses vieilles gravures détournées par quelques phylactères bien placés sont toujours aussi hilarantes. Il a fallu attendre deux ans pour lire ce nouveau Chat mais, une fois encore, notre attente sera fort bien récompensée.