Le Chat du Rabbin - T11 : La Bible pour les chats

Le chat n’arrête pas de poser des questions sur la Torah, empêchant le Rabbin de dormir. Mine de rien, Joann Sfar nous fait réfléchir de manière amusante sur des interprétations possibles de passages du Livre Sacré des Juifs.

Nous sommes au début du XXème siècle, à Alger. Le chat trouve dans les affaires du Rabbin, son maître, un bout de papier sur lequel semble être écrit le numéro de téléphone de Dieu. Ce chat à l’imagination prompte se met à échafauder toutes sortes d’hypothèses. Et comme il a la langue bien pendue, il n’hésite pas à partager le fruit de ses pensées avec le Rabbin et avec la fille de celui-ci, la belle Zlabya. Cette dernière n’étant pas encore mariée ni mère, ce 11^ème album de la série se situe donc temporellement avant le tome 3. Il n’est donc pas indispensable d’avoir lu les tomes précédents pour apprécier celui-ci.

Les interrogations du chat concernent le prophète Elie (n’était-il pas lui aussi un chat ?), puis elles se portent sur Abraham, qui semblait prêt à sacrifier son fils sur l’ordre de Dieu. Mais l’interprétation littérale du chat est-elle la bonne ? Le Rabbin, s’il veut réussir à dormir tranquille, va devoir apporter des réponses à ce chat raisonneur. La fille du Rabbin est également mise à contribution pour aider le chat dans sa compréhension des messages véhiculés par la Torah. L’humour vient avant tout du chat, qui, en se concentrant sur la question des miracles, se fait roublard, têtu, raisonneur, presque sarcastique, parfois, mais aussi un peu naïf.

Le chat du rabbin - Tome 11 : La Bible pour les chats
© Dargaud, éditions 2022

Joann Sfar utilise le subterfuge des dialogues avec le chat pour vulgariser, proposer sa propre lecture de certains passages de la Torah. Faire intervenir la fille du Rabbin est aussi l’occasion pour l’auteur de dessiner la beauté féminine. On sent sur cet album le plaisir du dessin de Sfar, même s’il est souvent rapidement exécuté, avec cette ligne tremblée qui lui est si particulière. Les couleurs de Brigitte Findakly sont chatoyantes, souvent dans les tons bruns.

Nous suivons donc avec plaisir les élucubrations d’un chat qui n’est peut-être pas si malin qu’il le pense, mais qui n’en pense pas moins... comme bien des humains.