Objectif Londres est le deuxième tome de La Valse des félins, une série en six volumes sur l’automobile sportive des 30 Glorieuses. Une bande dessinée plaisante malgré un scénario alambiqué et fourre-tout.
Le rallye Winter se poursuit en Europe en passant par Munich, Berlin et Amsterdam avant de se conclure à Londres. Sur la route, les concurrents affrontent des obstacles qui vont bien au-delà des péripéties habituelles du sport automobile. Des mafiosi posent un barrage sur l’autoroute empruntée par la course. Des espions de la CIA et du KGB participent à la course pour récupérer des documents confidentiels. Des voleurs sont prêts à tout pour s’emparer du diamant qui orne le levier de vitesse de la voiture de Lord Winter. Des écologistes sabotent le rallye pour dénoncer la pollution automobile.

On l’aura compris, le scénario de Weytens intègre un maximum de références aux films des années 60 et 70. De très nombreux clins d’œil émaillent les pages de cet album où l’on peut reconnaître Bernard Blier, Lino Ventura, Guy Lux, Michel Constantin et bien d’autres. Si l’intention est louable, la multiplication des intrigues parallèles nuit à la lisibilité de l’histoire et donne un côté artificiel au récit. Un peu plus de sobriété aurait été la bienvenue.
Le dessin de Skiav, de l’école franco-belge des « gros nez », transcrit bien l’aspect potache de l’histoire. Si les voitures sont impeccables, les personnages manquent cependant d’homogénéité, peut-être en raison des très nombreux clins d’œil aux acteurs des films des années 60 et 70 qui s’intègrent mal à la ligne générale.
Cet ouvrage souffre d’avoir voulu condenser trop de références et de péripéties en 48 pages. Il aurait été préférable de les répartir en deux albums. Malgré ses défauts, Objectif Londres demeure agréable à lire tant pour les amateurs de voitures anciennes que pour les autres.