Cloches, passion et Histoire
Une belle saga, innovante et singulière commence avec le destin de deux fondeurs de cloches à la veille de la Révolution. Les Maîtres-Saintiers, nom de cette profession rare
19 mai 2015
-Interview
Laurent-Frédéric Bollée, Olivier Martin
Série : J'ai tuéÉditeur : Glénat BD
Scénario : Laurent-Frédéric BolléeDessin : Olivier Martin
Collection : J'ai tué
Genres : Documentaire BD, Historique, Polar / Thriller
Public : À partir de 12 ans
Prix : 14.50€
Scénario
Dessin
Le 13 juillet 1793, Charlotte Corday assassine au couteau Jean-Paul Marat dans sa baignoire. Ils ne se connaissent pas, ne se seront vu que cinq minutes en tout et pour tout. C’est le temps qu’il aura fallu pour que tout bascule... Mais qui était Charlotte Corday, et pourquoi a-t-elle tué « L’Ami du Peuple » ? Bien que favorable aux idées révolutionnaires, cette jeune femme originaire de Caen considère les responsables de la Terreur comme le véritable poison de la société. Elle s’imagine que, par sa mort, Marat en sauvera des milliers. L’Histoire lui donnera tort...
Mettant en scène un dialogue imaginaire entre la victime et son assassin, LF Bollée et Olivier Martin reviennent en détail sur la journée du meurtre de Marat, et sur les motivations qui ont pu pousser une jeune femme de bonne famille à commettre un acte aussi terrible.
En pleine Révolution française, de nombreuses révoltes éclatent et la guerre est déclarée avec les monarchies européennes. Alors que le roi est déjà décapité, Marat, révolutionnaire radicalisé, réclame des têtes par milliers pour sauver la Révolution. Le 13 juillet 1793, il meurt sous les coups de couteau de la jeune Charlotte Corday, qui espère sauver de nombreuses personnes d’un certain fanatisme. Un récit classique et sans fard de cet assassinat historique.
Charlotte Corday monte à la guillotine, livrant ses dernières pensées... Alors que sa tête tombe et est brandie au peuple qui acclame, son esprit rencontre celui de Marat. Avec ce face-à-face imaginaire entre Marat et Charlotte Corday, cette BD relate le déroulé précis de la journée du 13 juillet 1793 qui a été fatale à Marat. La conversation amène victime et bourreau à échanger sur leur vie, de leurs racines, puis leur rapport à la Révolution, à leur position respective.
Révolutionnaire, chacun l’est mais pas de la même façon, argumentant son point de vue sur changement nécessaire à la France. Ce procédé narratif est intéressant mais atteint ici rapidement ses limites. D’une part les deux personnages sont inconciliables donc la discussion tourne vite court. D’autre part, il ressort à la lecture une impression de jugement de Charlotte Corday, comme ayant eu tort ou du moins raté quelque chose...
Le dessin clair, sobre et efficace laisse toute la place à la psychologie et aux idées des personnages. On peut noter parfois une certaine naïveté dans les traits, rapprochant l’album d’une narration pour les plus jeunes et l’éloignant de l’habituel effet de réalisme souvent utilisé dans les BD historiques. Ce choix étonnant allège agréablement la lecture.
J’ai tué Marat a une approche intéressante de ce meurtre historique mais reste un peu plat...