À Tokyo, une reconversion de Carmen dans le street food est éphémère puisqu’elle se retrouve impliquée dans un complot impliquant Yakuzas, monstres de métal et risques nucléaires. L’action prend vite le pas, et c’est tant mieux.
Stéphane Louis est au dessin de la série créée graphiquement par Gess depuis le tome 17 (Emem ayant de son côté dessiné les tomes 9 à 16) et on peut dire qu’il assure, dans son propre style ! Élégant et plein de punch à la fois, il fait virevolter les angles, offrant plongées, contreplongées, vues d’ensemble, scènes d’action, scènes de rue... et de beaux visages bien caractérisés pour ses personnages. Son travail apporte une forte dimension plaisir à la lecture. Touche nécessaire pour adoucir toutes les choses désagréables que nous assène Fred Duval sur notre propre futur. Il n’a sans doute pas tort, mais son propos est parfois trop démonstratif voire manichéen quand il est sur des considérations macro-économiques, domaine infiniment complexe.

© Delcourt
Cela dit, il est le scénariste efficace que l’on connaît depuis plus de 20 ans et ce tome 19 est toujours agréable à lire. Carmen partage la vedette avec Chizumi, et leur relation est bien amenée. Et un vieux compagnon d’aventure, Pacman, est appelé à la rescousse. Les allusions à l’actualité récente (on apprend que Carmen a été conçue pendant la crise sanitaire du Covid !) ne nuisent pas. Et les clins d’œil à la culture pop japonaise (
Goldorak,
Godzilla) et américaine (
Pacific Rim) s’intègrent bien dans le récit. Et un disque de Deep Purple est au centre de toutes les convoitises, qui plus est. N’oublions pas de mentionner les couleurs de
Scarlett, au service de l’histoire et de ses ambiances.
Des références à certains tomes précédents contribuent à la cohérence de l’ensemble de la série, sans que cela soit pesant pour le lecteur qui a picoré dans les albums sans tous les lire. Ce tome 19 est le début d’un diptyque qui devrait clore définitivement la série. Nous sommes donc laissés en plein suspense. Ca risque fort de barder dans le 20e épisode. Ébouriffant.