XXVe siècle, l’ISS Oxygen quitte la Terre avec à son bord des familles complètes et des androïdes pour un voyage de 600 ans dans l’espace. Durant ce très long périple, le vaisseau connaîtra le meilleur comme le pire. Cette bande dessinée nous offre un superbe récit philosophique sur ce qui fait de chacun de nous, humain ou pas, des êtres uniques.
Un androïde, AC7+, seul au poste de commande d’un vaisseau, parle avec l’ordinateur de bord de l’état du transporteur et du but de l’odyssée de l’ISS Oxygen. En faisant ce tour de garde quotidien, AC7+ s’arrête une nouvelle fois devant le sarcophage d’hibernation d’Ulysse pour lui raconter sa propre histoire.
Le scénario se décompose en deux parties. La première est centrée sur les trois cents premières années du vaisseau et la décision du retour. Son ton léger permet pour cette période une lecture teintée de curiosité amusée. La seconde partie, axée autour du retour sur Terre mêle des messages sociétaux à un scénario parfaitement calibré et accrocheur.
La fragilité de la civilisation et sa dépendance au savoir frappe tout au long du récit. À cette réflexion bien menée s’ajoutent quelques scènes judicieuses où sont soulignées la beauté de l’environnement et la nécessité de le protéger. Finement, la relation forte entre AC7+ et Ulysse donne une nouvelle notion de ce qu’est l’humanité dans son sens le plus philosophique, faisant fi de toute définition biologique.
Le dessin s’adapte très bien aux deux segments de l’album. La partie sur la planète bleue marque le plus grâce à ses couleurs et ses paysages magnifiques. Les visages des androïdes, du moins les expressions, sont vivantes et leur donnent malgré une rigidité métallique normale un air tout à fait expressif.
Ce deuxième tome d’Androïdes s’avère une aussi belle réussite que le premier !
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