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La Fin du monde

couverture de l'album La Fin du monde

Éditeur : L'Association

Scénario : StanislasDessin : Stanislas

Collection : Ciboulette

Prix : 19.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album La Fin du monde

Il était une fois une bande dessinée aux allures de rêve. Une fenêtre entrouverte sur un monde où le passé, le présent et l’avenir s’entrelacent dans un ballet singulier. Un homme marche. Il traverse des villes aux façades rétro, observe des maisons en construction, découvre des souvenirs qui n’existent pas encore. Il cherche. Il bâtit. Il aime. Dans chaque vignette, un écho familier : un clin d’œil à Tintin, un autre à Saint-Ogan, avec la rigueur élégante de la ligne claire placée sous l’ombre bienveillante de L’Association. Car sous ce vernis classique se cache une mécanique subtile : le temps se plie et se déplie, les frontières se brouillent. Une légende antique rencontre un futur incertain, une histoire d’amour se fond dans la quête du sens de l’univers. Chaque récit est un éclat de miroir, un instant suspendu où tout peut basculer. Changer d’avis, changer de vie. Toucher du doigt l’infini, puis redescendre, poser...

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La critique ZOO sur l'album La Fin du monde

Cet album singulier de Stanislas s’ouvre sur une rêverie mêlant souvenirs, références à la bande dessinée et introspection. En quelques petits récits, l’auteur convoque ses personnages, ses influences et ses doutes, offrant au lecteur une plongée intime dans son univers graphique.

L’album commence avec Oscar et Édith, les personnages principaux de la série du même auteur,Le Perroquet des Batignolles. Le duo se retrouve par hasard dans une boutique au nom évocateur : Par-ci-par-là. Ils y découvrent des objets étrangement familiers, tous liés à l’univers de Stanislas : un carton à dessin portant son nom, des boules à neige faisant référence à ses albums, le célèbre perroquet de la série, mais aussi des clins d’œil à L’Oreille cassée, ou encore une maquette du Pourquoi Pas, le navire du commandant Charcot qui inspira Hergé pour le Peary dans L’Étoile mystérieuse.

Rapidement, le lecteur comprend qu’il est plongé dans un rêve de l’auteur. Ce dernier semble s’interroger : ne devrait-il pas reprendre Le Perroquet des Batignolles, dont seuls les deux premiers épisodes ont vu le jour ? Depuis, il s’est consacré à d’autres projets, à divers travaux autour de Tintin — ce qui expliquerait la nature introspective et condensée de ces quatre pages.

Cette incursion dans l’univers mental de l’auteur est fascinante. Le lecteur est invité à décoder chaque vignette, à en chercher le sens caché. Même s’il ne saisit pas tout, il devient une sorte de psychanalyste graphique, tentant de percer les mystères de ces images oniriques. Il prendra aussi plaisir à retrouver de nombreuses références à la bande dessinée, traversant les générations.

La Fin du monde

" Rapidement, le lecteur comprend qu’il est plongé dans un rêve de l’auteur [Stanislas]." © L'Association, 2025 - Stanislas


Au-delà de Tintin, l’auteur nous propose une rêverie savoureuse autour de l’univers de Jo et Zette. Ces derniers ont abandonné leur fidèle Jocko pour être accompagnés d’Alfred, le pingouin de Zig et Puce. Un robot identique à celui de la couverture du Manitoba ne répond plus arbore le visage d’Hergé. Les parents de Jo et Zette, quant à eux, se comportent comme un couple vivant une sexualité affirmée — chose impensable à l’époque en raison de la censure.

Ces images, mêlées dans un rêve graphique, forment un portrait kaléidoscopique de l’œuvre de Stanislas. On y retrouve ses livres empreints de poésie, ses inspirations majeures (Hergé, Saint-Ogan), ses amitiés fidèles (comme Jean-Christophe Menu, membre fondateur de L’Association et compagnon de longue date), son goût pour l’introspection et sa vision critique de l’évolution de notre société.

Stanislas dessine cet album avec son trait inimitable, à la fois gracieux et précis. Ses rêveries se déroulent en noir et blanc, parfois enrichies de gris ou de couleurs selon l’atmosphère. À première lecture, l’album peut désorienter par son apparente simplicité ou son ton enfantin. Mais c’est une œuvre à lire et relire. À chaque passage, le lecteur y découvre de nouvelles références, de nouveaux échos. Une belle réussite, peut-être principalement destinée aux initiés.

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