Que serait devenu Superman s'il avait été élevé sur Krypton ? S'il avait dû fuir sa famille pour échapper au destin tragique de sa civilisation ? S'il n'avait pas reçu le code moral de la famille humaine des Kent ? C'est ce que propose de découvrir ce récit mettant en scène l'histoire épique et tragique du dernier fils de Krypton dans un univers plus sombre et réaliste !

Absolute Superman - T1 : Les poussières de Krypton

Série : Absolute SupermanTome : 1/1Éditeur : Urban Comics
Scénario : Jason AaronDessin : Rafa Sandoval
Genres : Comics, Science-Fiction
Public : Tout public
Prix : 18.00€
- ZOO
4.5
Scénario
5.0
Dessin
4.0
- Lecteurs
5.0
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Le synopsis du comics Les poussières de Krypton
La critique ZOO sur l'album Les poussières de Krypton

Superman, le héros générique suprême, celui dont on connait les origines par cœur : Krypton, des parents qui déposent leur fils unique dans une navette afin qu’il puisse échapper à la destruction de la planète, l’arrivée sur Terre, la famille Kent qui l’adopte et le costume bleu et rouge dans le ciel… Imaginons, juste cette fois, que cela puisse être légèrement différent…
DC est un éditeur qui ne cesse de se chercher, testant sans cesse les tendances, proposant des gros évènements à répétition qui redéfinissent les divers statuts quo, qui réécrivent les origines des principaux héros de la boîte, parfois en vain, parfois avec des idées vraiment pertinentes.
Les trois titres de la série de comics Absolute qui sortent en même temps (Wonder Woman, Batman et donc Superman) n’ont pas forcément comme finalité de s’intégrer à l’univers classique de DC, mais de proposer des réflexions alternatives, plus modernes et actuelles de ces trois personnages.
Héros du peuple
Toutefois, sans véritablement changer les bases de l’univers kryptonien, Jason Aaron reformule les choses de façon bien plus pertinente en ancrant la démarche du héros dans une sorte d’héritage social qui lui vient de ses parents. Il construit alors deux récits parallèles. Le premier se déroule dans le présent, et le second dans le passé.
Jor El et Lara El, contrairement à tout ce qui a pu être écrit sur eux jusque-là, ne font ici pas partie de l’élite de leur planète, représentée par la ligue scientifique, mais de la couche la plus basse, la guilde du travail, destinée aux tâches les plus ingrates. Malgré tout, cela découle d’un rejet des théories alarmistes de Jor El qui prévoit une escalade dangereuse des catastrophes naturelles, devant mener, dans très peu de temps, à la destruction de Krypton. De son côté, Lara El, une ingénieure extrêmement douée, a commencé à travailler sur un engin qui a pour objectif de sauver autant de Kryptoniens que possible. Kal El, leur fils, n’est qu’un ado, mais il a grandi dans cette culture prolétarienne qui l’éveille à la dureté des conditions de vie des ouvriers, cette précarité ignorée par les puissants.
Dans le présent, il est devenu un jeune homme qui, sur Terre, s’est découvert des pouvoirs puissants qui lui permettent d’aider les opprimés vivant dans des bidonvilles et travaillant pour le compte d’entreprises uniquement intéressées par le profit. Animé d’une conscience sociale très forte, le jeune héros agit pour commencer dans l’anonymat, jusqu’à provoquer la colère des entreprises Lazarus qui lui envoient alors leurs troupes de Peacemaker, aux côtés de l’agent Lane.
Cette dernière, travaillant d’abord pour le compte de Lazarus, commence néanmoins à s’intéresser au jeune inconnu, à ses pouvoirs et surtout à sa cause, comprenant qu’elle n’est peut-être pas dans le bon camp…
Ce parti pris est intéressant, car il replace le personnage dans ce qu’il fut initialement, un héros du peuple qui se bat contre ceux qui profitent du système. Kal El est ici, pour le coup, moins solaire, plus sombre et tourmenté. Il ne cherche pas l’attention, même s’il comprend qu’à un moment il lui faut sortir de l’ombre pour affronter ses adversaires. Il n’est plus l’ado qu’il était sur Krypton.

Absolute Superman, Tome 1 : Les poussières de Krypton © Urabn Comics, 2025 - Aaron et Sandoval
On comprend que le scénariste garde encore pas mal de mystères sur la fuite de sa planète natale, son arrivée et sa rencontre avec les Kent ; la vie ne semble pas l’avoir épargné non plus. En même temps, il reconstruit aussi le lien entre Kal et Lois en mettant de côté l’aspect journalistique pour se concentrer sur l’action, sur une vision plus dynamique. Le concept est une nouvelle fois particulièrement pertinent dans ce qu’il redéfinit du personnage, ses objectifs, son rôle de héros engagé et son rapport au monde.
Graphiquement, le travail de Rafa Sandoval est beau, mais il reste assez dans l’air du temps, sans grande personnalité. Il fonctionne très bien, fait le boulot et nous offre quelques scènes bien dynamiques qui font tout de suite mouche.
On attend la suite avec impatience.
