David est encore un enfant, mais déjà aussi un adulte en devenir. Cette fin d'année de 5e, rythmée par les répétitions du traditionnel spectacle où il incarnera sur scène Aslan, le sage et puissant lion créateur du monde de Narnia, est le moment d'un basculement subtil. Cet instant où les jeux de toujours perdent de leur intérêt, où le square est devenu trop petit, où l'on a pris des centimètres aussi. Ce moment des premiers troubles amoureux et des premières bières en cachette. Ce moment où l'on se prépare hors scène à ce rôle de « grand » qu'on interprètera bientôt. Additionnant ces touches infimes avec la justesse dont il a le secret, Jon McNaught parvient une nouvelle fois à raconter une réalité indicible et pourtant universelle.

Hors scène

Éditeur : Dargaud
Scénario : Jon McNaughtDessin : Jon McNaught
Prix : 25.95€
- ZOO
4.0
Scénario
4.0
Dessin
3.5
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Hors scène
La critique ZOO sur l'album Hors scène
Un ouvrage pudique et juste sur le délicat passage de l’enfance à l’adolescence, sujet finalement peu souvent traité. On s’attache vite à David, dont on suit le quotidien chez lui, au collège, avec ses camarades, et dans une troupe de théâtre.
Une BD où il ne se passe pas grand-chose en apparence mais où les changements sont importants. Paradoxe ? Non, début d'adolescence, tout simplement. Traitée de manière subtile, la fin de l'enfance de David, petit Anglais sans histoires, est l'occasion pour Jon McNaught de raconter une histoire, justement.
A une époque où la tendance est de mettre peu de cases par page, John McNaught construit des planches assez denses sur ce plan. Le contenu est très visuel, parfois sans texte, ce qui apporte la petite musique du quotidien de David. Le garçon n'est pas très expansif. Dans ces presque gaufriers, le plan choisi par l'auteur est souvent le même le temps d’une séquence. Un peu comme une scène de théâtre.

Hors scène © Dargaud
Justement, David appartient à la troupe de théâtre de son école. Et il joue le rôle du lion Aslan dans une pièce sur Le monde de Narnia qui va être représentée en fin d’année scolaire. Cela donne l'occasion à McNaught de commencer chacun des six chapitres de l'album par une page où l'on voit de vrais animaux, avant de revenir à la réalité : la salle de l'école où ont lieu les répétitions.
David est tiraillé entre ses centres d'intérêt d'enfant (il est en 5ème) et la découverte de nouvelles sensations et aspirations. L'affirmation de soi dans sa famille ou au collège (pas le plus simple !), les jeux qu'on délaisse, la curiosité nouvelle pour les choses du sexe (merci Internet...). L'art théâtral aide clairement David pendant le passage de ce cap difficile intérieurement, mais qu’il exprime peu.
L'observation faite par l'auteur est pudique, parfois un brin monotone. Oui, il ne se passe pas grand-chose. Car David est un garçon ordinaire. Mais ce "parler vrai" touche le lecteur qui peut se remémorer ses propres hésitations et changements quand il avait une douzaine d'années.
