Lorsqu'Uriaki Posta meurt et se retrouve aux Enfers, il se dit qu'il s'agit d'une erreur : Comment un gourou du développement personnel avec des millions d'adeptes pourrait-il être damné ? Mais même en utilisant tous ses trucs de coaching, difficile de faire entendre raison à la bureaucratie infernale. Car la situation est compliquée aussi pour Lucifer et son conseil d'administration de Princes-démons : les damnés arrivent en trop grand nombre, et pas de directives du Paradis, le Grand Patron ne prend plus aucun appel ! Une satire féroce élaborée par Diego Agrimbau (« L'Humain ») et enluminée par Gabriele Ippoliti, qui signe là son premier album pour Dargaud.

Bienvenue à Pandemonia

Diego Agrimbau, Gabriel liniero Ippoliti, Christilla Vasserot
Éditeur : Dargaud
Scénario : Diego AgrimbauDessin : Gabriel liniero IppolitiTraducteur : Christilla Vasserot
Prix : 18.50€
- ZOO
3.5
Scénario
3.5
Dessin
4.0
- Lecteurs
4.0
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Le synopsis de l'album Bienvenue à Pandemonia
La critique ZOO sur l'album Bienvenue à Pandemonia
Cette bande dessinée transpose les travers de notre société dans un enfer bureaucratique, géré comme une multinationale. Avec un humour acéré, les auteurs dénoncent le chaos et l’absurdité d’un système dysfonctionnel, même dans l’au-delà.
Ismael Posta, un coach spécialisé en développement personnel, s’étouffe avec une olive lors du cocktail donné lors d’une de ses conférences. Il meurt alors qu’il bénéficie d’une aura incroyable auprès de son public. À son réveil, il se retrouve dans un train à destination de l’enfer, sans comprendre ce qui lui arrive. Protestant vigoureusement, il clame son innocence auprès de tous les responsables qu’il croise. Une fois arrivé, il parvient à dénicher un avocat pour défendre son cas lors d’un procès.
Pendant ce temps, rien ne va plus dans cette société infernale qui fonctionne comme une multinationale : Lucifer, amorphe et indécis, laisse un vide à la tête du pouvoir. Le directoire, tiraillé entre les luttes internes et des mouvements sociaux grandissants, peine à maintenir l’ordre. Les intrigues politiques s’enchaînent, dévoilant un monde de l’au-delà où règnent rivalités et conflits d’intérêt.

Extrait de l'album "Bienvenue à Pandemonia" © Dargaud
Créée par deux auteurs argentins, cette bande dessinée rappelle par certains aspects la série humoristique Passe-moi l’ciel. Cependant, elle se distingue par une critique acérée du capitalisme et des rouages des grandes entreprises. La narration se divise en deux temps : une première partie centrée sur Ismael Posta, qui découvre avec curiosité et énergie les mécanismes de l’enfer ; puis une seconde qui expose les luttes de pouvoir et les tensions politiques caractéristiques des multinationales. Cette double perspective enrichit le récit et permet une réflexion incisive sur notre propre société, portée par un humour mordant.
Le style graphique, signé Diego Agrimbau, ainsi que le thème de cet album, évoquent par moments l’univers de Miguelanxo Prado, tant par l’approche réaliste que par l’exagération des morphologies des personnages. Agrimbau, fort d’une longue expérience dans la publicité, le dessin de presse et la bande dessinée, maîtrise parfaitement les codes de la narration et adopte un découpage classique mais efficace. Cependant, les couleurs, réalisées par ordinateur, parfois trop vives, atténuent quelque peu l’impact de son trait.
