30 secondes. C'est le temps que durent les vidéos postées depuis Gaza sur les réseaux sociaux. 30 secondes pour un bref aperçu de l'enfer que vivent des êtres ni plus ni moins humains que nous... De Ramallah, où il vit, Mohammad Sabaaneh a documenté la tragédie que vivent les Gazaouis depuis le 7 octobre 2023 à travers des dessins qui reproduisent les scènes des vidéos postées depuis Gaza. Il veut par là sauvegarder les traces de ce qui est en train de se passer, car ces images risquent à tout moment de disparaître, effacées des réseaux sociaux. Ce livre recueille 99 dessins réalisés à l'encre de Chine sur papier parce que, comme le dit l'auteur, « aucune solution liquide ne peut l'effacer. Elle est indélébile comme l'est le sang qui coule dans les rues de Gaza, dans ses hôpitaux et sur les visages de ses enfants que rien, jamais, ne pourra effacer de nos mémoires.» Les légendes des dessins sont accompagnées de leur traduction française...

30 secondes à Gaza

Éditeur : Alifbata
Auteur : Mohammad Sabaaneh
Prix : 20.00€
- ZOO
3.0
Scénario
3.0
Dessin
3.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album 30 secondes à Gaza
La critique ZOO Le Mag sur l'album 30 secondes à Gaza

30 secondes à Gaza © Alifbata, 2024
Que faire durant le temps qui nous est imparti ? Telle est la question primordiale à se poser en temps de guerre à Gaza. Et le temps de vidéo sur les réseaux sociaux est court : 30 secondes. 30 précieuses secondes pour témoigner d’un enfer que le géant du Web META se charge de censurer de façon systématique sur les réseaux sociaux les plus populaires. Pour contrecarrer ce processus de destruction de preuve, le caricaturiste Mohammad Sabaaneh a pris l’initiative de synthétiser en dessin chaque vidéo. Une compilation d’œuvre cubiste à la fois violente, émouvante et choquante, car il y est question d’enfants. Attention ! Si le contenu est sensible, il est également nécessaire. L’œuvre est engagée, mais la dénonciation a pour but de faire réagir.
L’usage de l’encre de Chine indélébile accentue les contrastes de scènes de souffrances et de mort infligées aux enfants gazaouis. Les œuvres sont fortes et rappellent le Guernica de Pablo Picasso. Surtout ne passez pas les longues préfaces de Ilan Pappé et Nadia Naser-Najjab, respectivement directeur et codirectrice du Centre européen d’études Palestinienne. Une remise en contexte de la situation palestinienne depuis le lendemain de la Première Guerre mondiale ainsi qu’un rappel de la Nakba survenu en 1948 sont plus que bienvenus. Cependant, un rappel sur les otages israéliens ainsi que la gravité de l’évènement commis par le Hamas le 7 octobre n’auraient pas été de trop : la préface est un moment idéal pour apporter un minimum d’objectivité dans une œuvre aussi engagée.
