Lyon, 1869. Camille travaille dans une filature de soie, où elle endure des journées de 12 heures pour un salaire dérisoire. Entassées dans des logements insalubres, mal nourries, les ouvrières exigent une augmentation et de meilleures conditions. Face au refus des patrons, elles entament une grève générale qui marquera un tournant dans l'histoire sociale des femmes et des luttes ouvrières.

La fabrique des insurgées

Éditeur : La Boîte à Bulles
Auteur : Bruno Loth
Prix : 25.00€
- ZOO
5.0
Scénario
5.0
Dessin
5.0
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Le synopsis de l'album La fabrique des insurgées
Il y a 150 ans, les premières luttes ouvrières
La fabrique des insurgées raconte les premières grèves féminines en France. En 1869, à Lyon, les ovalistes, ouvrières chargées de mettre la soie en écheveau se rebellent. Cette BD de Bruno Loth est un vibrant hommage à ces luttes.
1869. La première grève d'ouvrières éclate en France. Les ovalistes lyonnaises veulent de meilleures conditions de travail. Les ovalistes ? Ce sont ces ouvrières chargées de mettre en écheveau la soie qui arrive des fabriques. C'est alors une importante corporation à Lyon : 7 500 personnes exploitées, la plupart du temps des jeunes femmes dont certaines sont venues d'autres régions pour se nourrir. Elles sont accompagnées de mouliniers, ces ouvriers qui moulinent la soie, en général des hommes.
La jeune Camille est une de ces ovalistes. Comme ses consœurs avec qui elle se serre les coudes chez le terrifiant patron moulinier Bonnardel, la jeune femme enchaîne sans sourciller les journées de douze heures pour 1 franc 40. Jusqu'à ce qu'elle rejoigne le mouvement de révolte contre les patrons exploitants et leurs mauvais traitements. Les ouvrières demandent 2 francs par journée de dix heures. Les obtiendront-elles ?

La Fabrique des insurgées 1869 : la première grève d'ouvrières © Delcourt
Plus de 55 ans avant la révolte des Penn Sardin, les sardinières de Douarnenez qui menèrent 46 jours de grève pour leurs conditions de travail fin 1924-début 1925, ces ouvrières lyonnaises font figure de pionnières dans les luttes féminines au travail. Cette bande dessinée de Bruno Loth retranscrit avec précision la condition ouvrière de ces femmes injustement exploitées par des nantis avides d'argent, dont la soif de pouvoir n'a d'égale que leur méchanceté pour y parvenir.
La finesse du trait et la douceur du noir et blanc contrastent avec le propos musclé de ces femmes prêtes à beaucoup de choses pour défendre bien plus que leur condition professionnelle : leur dignité.
Article publié dans le mag ZOO N°103 Mars-Avril 2025
