Une jeune journaliste réalise qu'elle a dans son téléphone un emoji pompe à essence, une centrale nucléaire, un baril de pétrole, mais pas d'emoji éolienne. Elle lance l'enquête : mais qui décide des emojis qui nous accompagnent au quotidien ? Elle va rencontrer le créateur japonais des premiers emojis, la stagiaire américaine qui a dessiné les emojis les plus populaires, un juriste spécialisé en emoji (peut-on aller en prison si on envoie un emoji pistolet ?), un lobbyste breton qui veut obtenir le drapeau gwenn ha du, un égyptologue qui compare hiéroglyphes et emojis... Et retracer l'histoire mondiale d'un phénomène.

La révolution emoji

Éditeur : Bayard
Auteur : David Groison, Paul Rey
Prix : 0.00€
- ZOO
5.0
Scénario
5.0
Dessin
5.0
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Le synopsis de l'album La révolution emoji
Quand 07734 signifiait quelque chose
Journaliste en herbe, Andréa enquête sur les origines de l’emoji. Un périple qui débute au Japon, au 56e étage d’un bâtiment de Shibuya, dans le bureau d’un certain Shigetaka Kurita.
Créé en 1997, il n’aura fallu que 20 ans pour que le terme « emoji » fasse son entrée dans Le Petit Robert. Une création répondant à un besoin que les technologies de la fin du XXe siècle (comme le bipeur) rendaient nécessaire avant que le début du xxie en devienne l’âge d’or. La Révolution Emoji est une enquête qui ressemble presque à de l’archéologie : les plus de 30 ans (comme moi) risquent d’avoir un coup de vieux !
Les emojis étant des pictogrammes, un support graphique est plus que logique… surtout lorsque l’ouvrage explique le processus créatif de la chose. Kanji, manga et pixel en sont les dalles fondatrices : comment associer dessin, émotion et minimalisme en un même projet ? L’ouvrage nous amène inévitablement à nous interroger sur la nature même du langage et ce qui fait son usage.

La Révolution emoji © Bayard Graphic, 2024
Et l’enquête s’avère passionnante. Au rythme de chaque rencontre, la journaliste va découvrir chaque brique (numérique et humaine) ayant contribué à l’édifice que constituent désormais ces milliers de petits symboles. Les créateurs de cet « alphabet moderne » étant encore vivants, il est que plus fascinant de découvrir et de comprendre comment germe, puis croit une invention qui fonctionne. Parfaitement structurée, la BD laisse tous les corps de métiers concernés s’exprimer (c’est de loin l’aspect le plus passionnant de l’album). Du pionnier (Shigetaka Kurita) à l’égyptologue (ça a du sens si on y réfléchit bien) en passant par les juristes, lobbyistes, activistes et influenceurs, car, comme tout langage digne de ce nom, les emojis deviennent politiques. Un ouvrage passionnant !
