La jeunesse d'Oken a bien failli s'achever dans les flammes de l'Histoire. Contraints de fuir Taiwan pour fuir les bombes américaines, le jeune garçon et sa famille trouvent refuge dans les montagnes. Mais contre la mélancolie, Oken possède une arme à nulle autre pareille : la poésie. Celle-là même qui lui permet de percer la beauté du monde, et de comprendre que la vie est telle une araignée d'eau : fragile, mais tellement élégante et fascinante.

Oken - Combats et rêveries d'un poète taïwanais

Sacha Pei-Chih Lee, Loo Hui Phang, Kuan-Heng Lin, Yang Mu, Shih-hung Wu
Éditeur : Le Lombard
Scénario : Loo Hui PhangAuteur : Shih-hung WuAuteur adapté : Yang MuTraducteur : Sacha Pei-Chih Lee, Kuan-Heng Lin
Prix : 23.50€
- ZOO
3.5
Scénario
4.0
Dessin
3.0
4.0
1 note pour 1 critique
Le synopsis de l'album Oken - Combats et rêveries d'un poète taïwanais
La vie en BD du poète taïwanais Oken d'après l'œuvre de Yang Mu
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'île de Taïwan est embarquée dans le conflit par le Japon. Le jeune Oken et sa famille sont contraints à l'exode dans les montagnes. C'est là que le futur poète fait ses premières armes, au rythme de ses émotions et d'une enfance particulièrement rude. Une BD sensible et délicate, dont la façon de dessiner les personnages surprend, contrairement aux décors qui laissent sans voix.
Nous sommes au printemps 1945 et les bombes pleuvent sur Taïwan. L'île a été enrôlée de force par le pays du Soleil levant dans le second conflit mondial. Le jeune Oken, sa petite sœur et leurs parents doivent fuir. Ils trouvent refuge dans les montagnes, où la sensibilité du jeune poète se façonne dans la dureté de son enfance. Trente ans plus tard, on le retrouve à Seattle où il est devenu poète, publie et vit avec sa compagne et leur fils.

Oken © Le Lombard
En adaptant l'œuvre de Yang Mu, l'auteur de BD taïwanais Shih-hung Wu, dont Oken est la première œuvre, signe une bande dessinée pleine de sensibilité et de déchirements. Grâce à l'aide de sa script-doctor, qui n'est autre que Loo Hui Phang (L'odeur des garçons affamés, L'art du chevalement, Black out...), ce novice en bande dessinée a réussi l'exploit de suffisamment se surpasser pour offrir au texte original un écrin narratif.
On marche dans les pas du poète en construction, on traverse ses états d'âme comme lui traverse cette guerre qui menace sa famille, son pays, sa culture. Il grandit aux côtés d'un père imprimeur, souvent absent, et dans la précarité inhérente à la guerre. L'environnement et les décors subjuguent par leur beauté et la virtuosité du dessinateur. Un bémol, en revanche, lorsqu'on découvre les faciès étranges des personnes et les traits grossiers et rugueux de leurs visages : dommage, cela fait perdre un peu de force à l'ensemble du dessin.
Mais Oken vient bien au-delà que la seule apparence physique des personnes mises en scène pour raconter l'itinéraire d'un poète hors-normes et la singularité de son éclosion. Car c'est au moment où les bombes déchiraient la figure de son île qu'est née sa vocation, son inspiration, son désir ardent de raconter le monde en poésie. Plus qu'un poète, Oken est un survivant, un combattant. Cette BD a l'immense mérite de le raconter, sans fard.

Commentaire et critiques (1)
4.0
Intéressant par le contexte social et géopolitique. Des moments de poésie. Des réflexions d’adulte dans la bouche d’un enfant, ça détonne parfois un peu, mais rarement. Belles aquarelles de paysage. Une tranche de vie touchante. Mais peut-être un goût de trop peu ? Vite lu…
Le 08/05/2024 à 17h50
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