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La rafle d'Izieu

couverture de l'album La rafle d'Izieu

Éditeur : La Boîte à Bulles

Dessin : Giulio SalvadoriAuteur :

Conseiller scientifique : Dominique Vidaud

Collection : Histoire - Biographie

Genres : Historique

Prix : 26.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Un long format prenant sur l'atroce rafle d'Izieu menée par Klaus Barbie

Le 6 avril 1944 au matin, les Nazis arrêtent brutalement 44 enfants et 7 adultes présents dans la colonie d'enfants réfugiés de l'Hérault, à Izieu, dans l'Ain. Cet atroce épisode de la Deuxième Guerre mondiale est resté dans la mémoire, car elle a conduit à l'arrestation du « boucher de Lyon ». Pascal Bresson signe un récit glaçant centré sur le devoir de mémoire. Le dessin de Giulio Salvadori, d'abord un peu surprenant, est finalement très adapté à cette histoire délicate.

C'est l'un des épisodes tragiques d'une guerre qui le fut dans sa globalité. Le 6 avril 1944, 44 enfants et 7 adultes présents dans la colonie d'enfants réfugiés de l'Hérault, à Izieu dans l'Ain, sont brutalement arrêtés par trois inspecteurs de la Gestapo de Lyon et une quinzaine d'autres soldats nazis. Après une nuit à la prison de Montluc, le groupe est transféré à Drancy le lendemain. Seule Léa Feldblum survivra à la déportation au camp d'Auschwitz-Birkenau.

Pascal Bresson, qui n'a plus ses preuves à faire dans les bandes dessinées qui retranscrivent avec précision et émotion des épisodes essentiels de l'Histoire (Simone Veil l'immortelle, Beate et Serge Klarsfeld, Elle s'appelait Sarah, Bugaled Breizh...) signe ici le scénario d'une bande dessinée incontournable pour le devoir de mémoire.

La rafle d'Izieu

La rafle d'Izieu © La Boîte à Bulles

Si la rafle d'Izieu, contrairement à d'autres épisodes innommables du nazisme, a laissé des traces dans la mémoire collective, c'est précisément parce qu'elle a permis à Serge et Beate Klarsfeld d'aller déloger son responsable, caché en Bolivie, et de le condamner à la hauteur des crimes qu'il a commis contre l'humanité : Klaus Barbie, surnommé « le boucher de Lyon ».

Interviewé à la faveur de la parution de cette BD dure et nécessaire, Pascal Bresson retrace son investissement dans La Rafle d'Izieu : « C’est en travaillant avec Beate et Serge Klarsfeld pour leur consacrer une BD que j’ai découvert la Rafle d’Izieu. En 1983, Serge Klarsfeld trouve dans ses archives une ordonnance signée par Klaus Barbie datée du lendemain de la rafle. Cette découverte est capitale, car elle est la preuve qui a permis de poursuivre Barbie en justice. Pour m’imprégner, j’ai passé trois jours dans cette colonie, en montagne, à une heure de Lyon. J’entendais les voix des enfants et les bruits de pas des nazis. »

Le choix du dessinateur Giulio Salvadori peut paraître surprenant à la lecture des premières planches. Mais cet étonnement est très vite dissipé tant son coup de crayon se muscle au fil du récit. Il donne aux personnages l'expressivité nécessaire à la gravité des faits et plante le décor de la colonie d'Izieu et le contexte de la rafle avec beaucoup de précision, mais aussi d'humanité.

En un mot comme en cent, il fait lire La Rafle d'Izieu. Pour ne jamais oublier l'inoubliable. Surtout à l'heure des scrutins électoraux. Pour dire plus jamais ça. Pour renforcer une mémoire collective somme toute fragile : si les gens se souvenaient de l'horreur du nazisme, comment diable pourraient-ils encore voter pour l'extrême-droite ? Et pourtant.

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