Cette nouvelle série contemporaine se déroule au Mexique, dans le milieu des narcotrafiquants. Autour d'une quête de vengeance, les auteurs nous présentent une histoire nerveuse animée par cinq jeunes femmes déterminées.
L'action se déroule lors de la célébration de la fête des morts, le lendemain de la Toussaint. Une grande partie de la population, déguisée, défile dans la ville. Un homme, baron de la drogue, est dans la rue avec ses deux gardes du corps. Des jeunes femmes grimées les séduisent et les entraînent dans une ruelle où, brusquement, elles les éliminent sans hésitation. À l'aube, les éboueurs découvrent les corps, le truand la gorge tranchée, une plume soigneusement placée à l'intérieur. Cette plume (pluma en espagnol) est le fil rouge de l'histoire, marquant chaque victime et donnant son nom à la série. Par ailleurs, les cinq protagonistes s'appellent Paz, Laura, Uma, Maria, Asuncion, les initiales de leurs prénoms formant le mot "PLUMA".

Les anges de la vengeance © Michel Espinosa, Nicolas Antona - Kalopsia
Michel Espinosa, a dessiné sa première bande dessinée en 2007 ("Oukase"), et a depuis principalement exploré le genre du thriller et des récits liés à la Corse. Il s'attaque désormais à l'univers dangereux des narcotrafiquants mexicains. Son style réaliste s'adapte habilement à ce contexte, bien qu'on puisse lui reprocher quelques scènes figées et une mise en page perfectible. En outre, l'album aurait bénéficié d'une palette de couleurs plus nuancée, les teintes actuelles manquant d'élégance.
Nicolas Antona, un arrivé tardif dans le monde de la bande dessinée, a marqué les esprits avec son premier album, "La tristesse de l'éléphant", illustré par Nina Jacqmin, publié en 2016. Depuis, il n'a cessé de surprendre. Son univers éclectique lui permet de proposer des scénarios variés, chacun se déroulant dans un nouvel environnement. Attiré par la culture latine, il nous livre ici une histoire de vengeance impliquant cinq sœurs, cousines et amies, traumatisées dans leur enfance par un événement orchestré par les barons de la drogue. Nicolas Antona nous offre un scénario dynamique, inspiré des séries américaines, et présente une galerie de personnages fascinants. Cependant, en raison du rythme narratif, la profondeur de chaque personnalité est quelque peu négligée, et le lecteur peine à s’attacher à l'un ou l'autre personnage. Espérons que le deuxième tome permette de ressentir plus d’empathie pour les femmes PLUMA