La Petite sirène est l'un des plus beaux contes d'Andersen. Le plus tragique, mais aussi un des plus réalistes sur l'amour et la nature humaine. Après Frida, Marie-Antoinette, Carmen ou encore Alice, Benjamin Lacombe s'attaque à cette référence nordique de la littérature enfantine et la sublime par son dessin.
Un jour, la petite sirène, dont toute la famille vit dans les profondeurs de la mer, décide de devenir une femme terrienne pour conquérir le cœur du prince. Mais si elle échoue, elle se transformera en écume et ne sera plus. C'est précisément ce qui lui arrive une fois que son amour a décidé de donner sa main à une autre femme. Aidée par ses sœurs, la petite sirène tente quand même de survivre.
Ce magnifique conte d'Hans Christian Andersen a longtemps été analysé, et l'est encore, sous l'angle de son amour hétérosexuel pour Louise Collin. Mais en réalité, le poète était homosocial (le terme homosexuel n'apparaîtra que des décennies après son existence) et, comme en atteste les lettres inédites publiées en fin d'ouvrage, c'est pour Edvard Collin que son cœur battait.

La petite sirène
© Albin Michel, 2022
Qui d'autre mieux que Benjamin Lacombe, un des illustrateurs les plus délicats et sensibles de notre temps, pouvait offrir au conte légendaire d'Andersen un tel écrin. Il revisite La Petite sirène dans une vision très personnelle et lui apporte une vague de modernité, même si ce conte fait partie des écrits intemporels de l'humanité. Les couleurs dans les tons fluorescents sont éclatantes, en particulier les rose, très soutenus, le trait est harmonieux et les décors somptueux.
C'est un nouveau souffle et une nouvelle approche proposés ici. Avec une fin biffée et une version alternative écrite par Andersen. Ce titre est l'un des nombreux proposés par la collection de classiques dirigés par Benjamin Lacombe chez Albin Michel. Il en est un bel ambassadeur.
0

0