Après avoir prouvé maintes fois qu’il est une gâchette rapide, Wild Bill Hicock cherche un second souffle. Sa nouvelle vie dans un cirque lui conviendra-t-elle ? Les souvenirs affluent. Un western sombre, en kaléidoscope.
Servi par le dessin réaliste et esthétique d’Ennio Buffi, ce western est crépusculaire, selon l’expression consacrée. Wild Bill Hicock est trop ingérable pour la petite ville dont il est shérif. Après ce qu’on appellerait aujourd’hui une bavure, il est remercié. Et il finit par accepter la proposition qui lui est faite de rejoindre un cirque, pour raconter sa propre légende, à l’instar de Buffalo Bill, avec qui il est ami. Cependant, tout n’est pas rose dans la vie de saltimbanque et Hicock est rongé par ses vieux démons : le jeu et la baston.
Dobbs et Farid Ameur ont écrit à quatre mains un scénario construit avec de nombreux flash-backs, nous apportant peu à peu des clés de compréhension de la personnalité de cette légende de l’Ouest. Rappelons aux non anglophones que wild signifie sauvage. Impulsif, joueur, excellent tireur, le cocktail que représente Wild Bill Hicock est effectivement explosif. Pas forcément sympathique, mais les auteurs réussissent à le rendre attachant.
Cette approche non linéaire évite les écueils d’une biographie chronologique un peu plan plan. Mais parfois, on aurait aimé que tel flash-back soit plus long, pour davantage explorer la piste ébauchée. Par exemple, le passage avec Calamity Jane. La pagination serrée coupe sans doute un peu l’élan.

Wild Bill Hickok
© Glénat, 2022
Ennio Buffi nous offre un dessin spectaculaire aux plans variés voire originaux. C’est très réussi. Sa représentation des petites villes américaines, bien boueuses, est certainement plus conforme à la vérité que ce qu’on a vu dans bien des westerns. Les couleurs de Greg Lofé contribuent grandement à l’ambiance crépusculaire évoquée en début d’article.
Cette collection de Glénat démarre plus deux ans après celle de Soleil sur la même thématique, West Legends, qui avait proposé un album sur Wild Bill Hicock à l’automne dernier. Mais avec des choix de narration différents.
Bloody hell !