Attention, âmes sensibles s’abstenir ! Préparez-vous à rencontrer une créature horrible, un monstre terrifiant, un être malveillant, bref le plus effrayant des cauchemars. Frédéric Maupomé et Laure du Faÿ nous emmènent au cœur de la nuit aux côtés de cette peur qui surgit en plein sommeil sans crier gare.
Caché le jour sans faire de bruit, le cauchemar attend avec impatience que vienne le soir pour sortir du placard et se glisser sous le lit avec un léger frémissement. Poilu, griffes acérées et dents pointues, le cauchemar se prépare, il attend que les enfants dorment profondément pour leur voler leurs rêves et les noircir jusqu’à plus d’espoir ! Rien ne l’effraie, il ne craint personne… enfin cela, c’est ce qu’il dit !
Construit comme une petite comptine en rimes au refrain terrifiant, Je suis le cauchemar, est une lecture qui fera frémir les petits lecteurs. Heureusement, la fin rassurante voit le terrible cauchemar prendre peur à la vue des bisous et des câlins des parents qui le font s’enfuir à toutes jambes. Le récit, très rythmé, chantant et vif, propose un vocabulaire fort, non edulcoré, et fait appel à toutes les figures terrifiantes légendaires bien connues des enfants. Ce cauchemar bleu et poilu est méchant, malveillant et sans vergogne mais se laisse finalement terrasser par un peu de douceur.

Je suis le cauchemar !
© Flammarion, 2022
Même si les illustrations semblent, de prime abord, prendre le contre-pied du texte, avec leur style enfantin, aux traits arrondis et aux couleurs douces, elles n’atténuent pas pour autant le propos. Le cauchemar a tout d’un monstre effrayant qui ne se réjouit qu’une fois que les larmes coulent ! Mais quand les parents entrent dans la chambre, tout s’inverse, voilà cette créature terrifiée à son tour qui se cache derrière le lit, doudou à la main.
Je suis le cauchemar nous montre que tous les cauchemars, même les plus affreux, peuvent être surmontés. A ne pas lire tout de même juste avant le coucher pour les plus sensibles !