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Le droit du sol - Journal d'un vertige

couverture de l'album Le droit du sol  - Journal d'un vertige

Éditeur : Futuropolis

Scénario : Étienne DavodeauDessin : Étienne Davodeau

Collection : Albums

Prix : 25.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    3.5

    Dessin

    4.0
  • note lecteurs3.9
    8 notes pour 2 critiques

Le synopsis de l'album Le droit du sol - Journal d'un vertige

Résumé tiré de la critique de Yves-Marie Labé dans le monde des livres : Qui connaît Mayotte ? Ce dernier des confettis de l'ex-Empire colonial français, égrené dans l'archipel des Comores, au nord-ouest de Madagascar, évoque des plages de sable blanc, lagon bleu turquoise, tortues marines et pêche au gros... Mais l'envers de ce décor réservé aux mouzoungou (étrangers, qu'ils soient expatriés ou touristes) est un enfer pour beaucoup d'autres. Le titre Droit du sol indique que celui-ci est de plus en plus remis en cause par des Français de "souche" et par des Mahorais, furieux que les clandestins anjouannais, et surtout leurs enfants, puissent bénéficier d'avantages médicaux garantis jusqu'ici par la tolérance de certains et l'humanité d'autres.


La critique ZOO sur l'album Le droit du sol - Journal d'un vertige

Une intuition conduit Davodeau à entreprendre un voyage, pédestre, qui le mène de la préhistoire à l’âge nucléaire en reliant deux lieux emblématiques éloignés de plus de 650 km. Le sens de son effort partagé s’impose : la Terre recèle du poison radioactif !

« C’est l’histoire d’un voyage ». , marcheur avant d’être conteur, invite ici le lecteur à l’accompagner au fil des kilomètres, des paysages et des idées. Dans la pénombre du sous-sol, des milliers d’années auparavant, les hommes frissonnants face à ce monde obscur ont entrepris d’orner les parois rocheuses de la grotte du Pech Merle dans le Lot. Voilà le point de départ. Bien plus qu’une simple randonnée à travers les terroirs, l’auteur, citoyen respectueux de la planète et des générations à venir, dévoile ses motivations.

« JAMAIS VRAIMENT SEUL »

Le dessin fait, les pensées transcrites par l’auteur et ses protagonistes, le lecteur doté d’une intelligence qui perçoit autant qu’elle conçoit... Ce processus est similaire à l’acte posé autrefois, sous terre, et à ses conséquences sur ses contemporains. Sans effort ni fatigue, le lecteur voit alors défiler les paysages, partageant les réflexions de son compagnon de route. Davodeau inclut des conversations ayant précédé son départ au rythme de son cheminement. Chacun des protagonistes a sa spécialité : paléontologiste exerçant à Pech Merle, agronome, docteur ès sciences nucléaires, sémiologue... Ainsi le témoignage érudit accompagne-t-il brièvement le voyageur avant qu’une véritable rencontre ne vienne pimenter la journée.


« DEUX TRACES LAISSÉES PAR DES SAPIENS À D’AUTRES SAPIENS »

Entre typologie géologique et enjeux politiques et industriels, Bure, commune de la Meuse, se dévoile avec une histoire récente et un destin redoutable. Voilà le point d’arrivée. Jadis, la transmission préhistorique témoignait d’une forme de respect. De nos jours, nous sommes alertés par les mises en garde d’un site nucléaire. Nos lointains héritiers seront-ils aptes à les interpréter correctement ? Enfouir des déchets nuisibles sous terre au mépris des populations contemporaine et à venir, voilà l’épée de Damoclès imposée à ce village et à l’humanité. Avec le souci constant de conserver la trace des lieux et des ambiances, le dessinateur crée l’immersion dans son vécu et le monde parcouru. Le sens, Davodeau l’a trouvé : faire ce livre ! Le faire voyager de mains en mains. Susciter l’interrogation et les réflexions, voire les décisions politiques, qui sait ?

Article publié dans le Mag ZOO N°83 Septembre-Octobre 2021


Les 2 actualités autour de l'album Le droit du sol - Journal d'un vertige

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Commentaires et critiques (2)

note de la critique de L'historien

2.0

Le Droit du sol d’Étienne Davodeau se présente comme une œuvre engagée, mêlant récit de voyage et réflexion sur l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Cependant, malgré la noblesse de ses intentions, l'album souffre de plusieurs faiblesses qui en limitent l'impact.​

L'ouvrage oscille en effet entre journal de marche et reportage militant, sans parvenir à trouver un équilibre harmonieux. Les passages narratifs sont souvent interrompus par des entretiens insérés de manière artificielle, ce qui alourdit le rythme et nuit à la fluidité de la lecture.​ En abordant un sujet aussi complexe que le nucléaire, l'absence de points de vue contradictoires est regrettable. Le récit adopte une posture manichéenne, ce qui peut donner l'impression d'un discours à sens unique, manquant de la nuance nécessaire pour enrichir le débat.​..

Le 25/04/2025 à 19h05

note de la critique de NGOU

4.0

Dans cet album, Davodeau nous raconte sa marche, de la grotte de Pech Merle aux laboratoires nucléaires de Bure. Une marche réelle, qu’il a entreprise pour réfléchir à la place de l’homme dans le temps, et à ce que nous faisons subir à notre planète.

Ce que j’ai adoré, c’est que cette BD ne donne pas de leçons. Elle questionne, elle invite à penser. On avance avec l’auteur, on ressent son vertige devant les milliards d’années des grottes préhistoriques, puis devant les millénaires pendant lesquels les déchets nucléaires resteront dangereux. C’est une BD engagée, mais jamais moralisatrice.

Le 25/04/2025 à 17h24