2032. Cela fait treize ans que Nina et Mick se sont déchirés, et chacun a refait sa vie. Tout n'est pas rose pour autant : Nina vit avec un homme de pouvoir jaloux de l'attraction qu'elle exerce chez les autres, tandis que Mick doit composer avec la dépression de son épouse. Les deux anciens amants l'ignorent, mais leurs quotidiens sont liés. Contemplatifs ou rythmés, les instants se succèdent dans ces vies croisées qui questionnent le désenchantement du sentiment amoureux.

Asphalt Blues

Pierre Perifel, Jaouen Salaün, Michaël Sanlaville, Bastien Vivès
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Scénario : Jaouen SalaünDessin : Jaouen Salaün
Conseiller scientifique : Pierre PerifelPréface : Michaël Sanlaville, Bastien Vivès
Genres : Aventure
Public : À partir de 16 ans
Prix : 24.00€
- ZOO
5.0
Scénario
4.0
Dessin
5.0
3.7
3 notes pour 1 critique
Le synopsis de l'album Asphalt Blues
La critique ZOO sur l'album Asphalt Blues

Le couple de Nina et Mick bat de l’aile. Il aime la liberté. Elle recherche la confiance. Ni elle ni lui ne trouve en l’autre ce qu’il ou elle désire. La rupture est inévitable. Treize années plus tard, que deviennent-ils ? Ont-ils trouvé ce qu’ils cherchaient ? Mais au fond… savent-ils vraiment ce qu’ils recherchent ?
Asphalt Blues est de ces bandes dessinées qui ne se racontent pas, au risque pour le lecteur de voir son expérience gâchée. Jaouen Salaün, storyboarder de profession, livre ici un récit fait de fuites et de collisions. Les couples s’aiment et se déchirent aussi simplement qu’une page qui se tourne. Comme dirait l’auteur en fin d’album : l’amour sinusoïde. Et bien évidemment difficile de trouver meilleur cadre qu’un monde en plein embrasement pour contextualiser la crise de la quarantaine.
Pour cela, Jaouen Salaün n’a rien trouvé de mieux qu’un futur proche… très proche : à savoir 2032. Les concepts design des voitures, des appartements, des objets et des bâtiments tutoient une modernité très convaincante. L’auteur imagine avec brio un futur tout à fait envisageable dans une dizaine d'années et synthétise très sobrement l’accentuation d’une crise écologique qui n’a rien de fantaisiste à imaginer.

Jaouen Salaün joue sur les couleurs avec simplicité, précision et légèreté
© Les Humanoïdes Associés, éditions 2021
C’est véritablement sur le graphisme qu’Asphalt Blues s’illustre le plus. Et contre toute attente, ce n’est pas de dessin qu’il s’agit, mais de véritables compositions chromatiques. Le spectacle est ahurissant de beauté à chaque page. Jaouen Salaün joue sur les couleurs avec simplicité, précision et légèreté. Et la variété des milieux représentés rend la prouesse graphique d’autant plus impressionnante. Rarement une plongée dans une piscine ne m’aura semblé aussi immersive que dans cet album : j’en ai presque retenu mon souffle de peur de boire la tasse. Et les scènes de voitures sont de toutes beautés. Les traînées de phares des voitures sur une route imitent une photo prise sur un long temps de pose. Les gouttes de pluie soufflées sur le pare-brise et les effets de vitesse floutant l’extrémité du champ de vision simulent les distorsions visuelles avec brio.
Ajouté à cela un travail d’orfèvre sur les lumières… on jurerait regarder un film de Denis Villeneuve, misant plus sur l’atmosphère visuelle et la texture des rendus que sur les mots.
Asphalt Blues est une bande-dessinée qui se passe de commentaires tant elle évite les affres habituels des ouvrages trop bavards, qui pêchent par une surenchère d'explications. Jaouen Salaün opte pour la contemplation, la vitesse et la parcimonie du bon mot.

Commentaire et critiques (1)
4.0
Poétiques et sensuelles, les trajectoires croisées d'un homme et d'une femme qui ont partagé une idylle de jeunesse et cherchent le sens de leurs vies.
Le 17/06/2022 à 22h03
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