
Madeleine résistante, pas victime
29 septembre 2023
-Interview
Patricio Delpeche, Jean-David Morvan, Facundo Percio
Éditeur : Albin Michel
Scénario : Jean-David Morvan, Facundo PercioColoriste : Patricio Delpeche
Collection : A.M. BD
Genres : Historique
Prix : 21.90€
Scénario
Dessin
Maquis du Vercors - début juillet 1944 Six résistants prennent leurs quartiers dans une ferme abandonnée pour guetter l'arrivée des Allemands par le pont de la Goule Noire, un des rares accès au massif du Vercors. Ces deux femmes et quatre hommes vont apprendre à se connaître et, après une série d'incidents angoissants, vont découvrir un enfant devenu sauvage suite au massacre de sa famille par des Nazis. Le 21 juillet 1944, le petit groupe subit de plein fouet l'invasion par la 157e division de la Wehrmacht, appuyée par la Milice française. Le maquis du Vercors est anéanti... Heureusement, certains en sortiront vivants.
Un enfant-loup au milieu d’un groupe de résistants dans le Vercors, en 1944. Ce qui pouvait sembler un mix casse-gueule ou sans intérêt se révèle être une réussite, apportant une autre dimension au récit.
L’album commence par une séquence choc de 5 pages: en plein hiver, un enfant vêtu de hardes attaque et tue un chamois avant de devoir disputer son gibier avec un loup, qu’il tue également. La violence est soulignée par un graphisme saisissant. La page suivante change de registre: le 8 juin 44, un groupe de résistants se voit chargé d’une mission importante: surveiller un des accès au Vercors, afin d’avertir les Maquisards si les Allemands tentent d’investir le plateau. Le groupe s’installe dans une ferme abandonnée, la famille qui y vivait ayant été tuée par les Nazis, et découvre vite que le lieu est parfois fréquenté par un singulier visiteur: un «enfant sauvage» qu’ils vont peu à peu «apprivoiser». Mais l’ennemi n’est pas loin…
Le dessin charbonneux de Facundo Percio contribue à merveille à restituer une ambiance de vieilles photos qui parle bien à notre imaginaire sur cette douloureuse période de l’Histoire. Le trait du dessinateur rend profondément humains les protagonistes de La ferme de l’enfant-loup. Physiquement, ils sonnent juste. Et les paysages de moyenne montagne, les luminosités associées (merci à Patricio Delpeche pour les couleurs), sont saisissants de vérité. Qui y a vécu retrouvera en contemplant ces pages des émotions de son passé.
Jean-David Morvan, scénariste qui a déjà montré son intérêt pour la thématique de la guerre, construit un récit intelligent, à la fois âpre et nuancé. Il rend crédible ses personnages, femmes et hommes de différents bords politiques, aux origines diverses, qui oscillent entre espoir et fatalisme sur leur destin. Des flash-backs judicieux nous en apprennent davantage sur leur passé, et ce, à bon escient.
Enfin, sans occulter l’horreur de la déferlante nazie sur le Vercors, le pas de côté apparent qu’est l’histoire de l’enfant-loup et son destin éclairé en fin de récit apportent une émotion supplémentaire à ce pavé déjà touchant.
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