D. Fassin a partagé pendant deux ans le quotidien d'une brigade anti-criminalité. Loin des imaginaires du cinéma ou des séries, il raconte l'ennui des patrouilles, la pression du chiffre, les formes invisibles de violence et les discriminations. Cette enquête "ethno-graphique" montre à quel point les habitants de ces quartiers restent soumis à une forme d'exception sécuritaire.

La force de l'ordre - Enquête ethno-graphique

Frédéric Debomy, Didier Fassin, Jake Raynal
Éditeur : Delcourt
Scénario : Frédéric Debomy, Didier Fassin, Jake RaynalDessin : Jake Raynal
Collection : Seuil - Delcourt
Public : À partir de 16 ans
Prix : 17.95€
- ZOO
5.0
Scénario
5.0
Dessin
5.0
4.0
1 note pour 1 critique
Le synopsis de l'album La force de l'ordre - Enquête ethno-graphique
La critique ZOO sur l'album La force de l'ordre - Enquête ethno-graphique
BAC. Trois lettres trop souvent devenues synonymes de violences policières. Extrêmes, et malheureusement banalisées. C’est le constat fait par le chercheur Didier Fassin, qui a étudié les comportements de ces flics cowboys pendant quinze mois en banlieue parisienne. Un récit glaçant, illustré avec beaucoup de nuances. Une BD coup de poing.
Créées en France au cœur des années 1990, les brigades anticriminalités, dont l’objectif était de protéger la population en intervenant dans les quartiers les plus populaires, sont devenues le cauchemar des plus faibles. En particulier des migrants et de ceux qu’on appelle bêtement des gens « de couleur » : Noirs, Maghrébins, Pakistanais…
Cette enquête ethnographique, étude anthropologique solide, montre que le maintien de l’ordre n’a plus pour but de sécuriser nos quartiers, mais de faire de la police un instrument politique d’Etat, un organe répressif au service du gouvernement. Ce travail de terrain mené pendant quinze mois par le chercheur Didier Fassin au contact d’une Bac de banlieue parisienne, est un constat d’échec.
Il est en réalité plus souvent question de délinquance que de criminalité, souvent provoquée par ces cowboys des cités et du bitume, dont la seule motivation est de faire du chiffre en cassant des « bâtards » (c’est le vocabulaire de certains flics, dont le racisme n’est plus à démontrer). En découdre plus que protéger: voilà leur leitmotiv. Gare, toutefois, à ne pas mettre tous les flics de France dans le même panier à salades: nombreux sont ceux qui condamnent ces méthodes de sauvages.
L’adaptation du livre de Didier Fassin par Frédéric Debomy, comme sa mise en image par Jack Raynal, font de cette bande dessinée une nouvelle pièce à conviction dans le lourd dossier des violences policières. Une nouvelle façon de montrer que la phrase d’Emmanuel Macron, « Ne parlez pas de violences policières », est un mensonge d’Etat.
Comme les flics violents mis en scène dans cette BD, trop d'entre eux échappent aux sanctions, à l'image de leur confrère Chris dans le film coup-de-poing Les Misérables. La justice envers la force de l'ordre sera-t-elle un jour possible?

Commentaire et critiques (1)
4.0
Un titre intéressant, dont il est important de re-situer l'arrière-plan sociologique selon moi :
https://weirdaholic.blogspot.com/2021/03/lordre-cest-le-desordre-plus-le-pouvoir.html
Le 26/12/2021 à 18h45
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