Que l’on soit un citadin pur jus ou que l’on ait la main verte, on se laisse embarquer dans l’entreprise de Simon Hureau : nous faire découvrir la transformation de son jardin et la faune qui y est peu à peu attirée. Il y a des lectures qui font du bien !
Quand on suit Simon Hureau dans l’exploration de son jardin, on a l’impression d’accompagner Indiana Jones dans sa quête de l’Arche perdue. Pourtant le jardin ne paie pas de mine, au départ. Mais Simon et sa compagne vont savoir l’apprivoiser et le transformer en un petit univers très riche. L’auteur va nous parler avec passion d’un certain nombre de plantes, fruits, légumes, arbustes ou arbres.
Mais surtout il va nous parler de tout le « petit peuple » qui peu à peu va venir découvrir son jardin de plus en plus attractif. Non, il ne s’agit pas de lutins ou autres farfadets à oreilles pointues. Mais d’insectes de toutes sortes, de reptiles, de batraciens, d’oiseaux ou de mammifères. On est d’ailleurs impressionné par la connaissance que Hureau a de nombreuses variétés d’insectes. Et on apprécie son talent pour les dessiner, ainsi que l’ensemble de la faune et de la flore qui prospère (ou ne fait que passer) dans son jardin.
Mais l’auteur n’effectue pas un travail de naturaliste pour autant. Son objectif est de raconter une histoire. Une histoire optimiste, de surcroît, alors que le sujet de l’environnement donne souvent lieu a des pamphlets mortifères. Ici, on voit que chacun peut agir avec des gestes simples sans oublier le plaisir. On s’amuse du running-gag des chats qu’on essaie désespérément d’empêcher de manger les oiseaux.

Extrait de "L'oasis" © Simon Hureau
L’enthousiasme de l’artiste et jardinier Hureau est communicatif. On en arrive à trouver sympathiques ces insectes que l’on regarde d’ordinaire d’un œil méfiant. A part peut-être la punaise verte, il ne faut quand même pas exagérer. Mais la bande dessinée n’étant pas odorante, ça passe !
Et tout en prenant plaisir à voir peu à peu se transformer son jardin, on prend bien note de sa saine philosophie : respecter la vie de la nature et la favoriser (sans pesticides) au travers de l’écosystème d’un simple carré de terre derrière sa maison. « Il faut cultiver notre jardin » disait Candide.