Éditeur : La revue dessinée
Dessin : Pierre Van HoveColoriste : Mathilda
4.0Scénario
4.0Dessin
3.5
4.1
Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d'être autopsiés, des jeux d'influence, des pressions et un silence de plomb. L'intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d'années. Inès Léraud et Pierre van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d'alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.
Depuis les années 90, au moins 3 hommes et 40 animaux ont été retrouvés morts sur les plages bretonnes. L'identité du tueur - les algues vertes - est connue de tous et il est toujours parmi nous.
Plus qu’une BD, cet album est d’abord un combat de journaliste. Parue d’abord dans la revue dessinée, l’enquête revient sur l’incroyable chappe de plomb qui s’est abattue pour étouffer ce scandale sanitaire. Les algues vertes qui s’échouent en masse sur les rivages émettent, en se décomposant, de l'hydrogène sulfuré (H2S), très toxique à haute dose. Elles prolifèrent actuellement car les eaux de Bretagne sont chargées en nitrate… Pour protéger l’industrie agricole (en premier lieu les porcheries géantes dont le lisier utilisé dans les champs est en cause) mais aussi pour ne pas faire fuir les touristes, une véritable omerta bretonne va s’imposer.
Algues vertes, l'histoire interdite © Delcourt
La BD décrit ainsi comment les autorités et les pouvoirs locaux ont tenté d’étouffer l’affaire. Les morts n’y changeront rien. L’état préfère nier les évidences, bloquer les enquêtes et faire taire les lanceurs d’alertes. Il faut donc lire cette enquête choc de la journaliste Inès Léraud et du dessinateur Pierre Van Hove d’abord parce que la vérité doit éclater mais aussi parce que l’histoire est passionnante.
Elle nous fait indéniablement penser à ces films américains où les anonymes tentent de déjouer une machination. C’est un peu le David citoyen contre un Goliath pollueur économico-étatiste avec à la fin… David qui perd et les imprudents qui s’approchent trop des tas d’algues en décomposition qui tombent…
Bien servie par le style graphique simple mais justement très lisible de Pierre Van Hove, cette BD d’investigation fait partie d’un véritable écosystème sur le sujet des algues vertes. Elle a suivi une série de reportages sur Radio France et a inspiré le film sorti en 2023… Si les algues prolifèrent toujours et que l’État préfère se voiler la face, on ne pourra pas dire, en tout cas, qu’Inès Léraud, avec d’autres, n’auront pas tenté de nous prévenir.
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4.5
j'ai lu Algues vertes, l'histoire interdite avec un vif intérêt. Cette œuvre, fruit de la collaboration entre la journaliste Inès Léraud et le dessinateur Pierre Van Hove, se distingue par sa capacité à transformer une enquête journalistique approfondie en un roman graphique percutant.
Le récit s'appuie sur plusieurs années d'investigation d'Inès Léraud, qui a choisi de s'installer en Bretagne pour mener son enquête sur les marées d'algues vertes. Cette immersion lui a permis de recueillir de nombreux témoignages et documents, révélant les liens entre l'agriculture intensive, l'ago-business (voir la double page que je joins à ma critique) et la prolifération des algues vertes, ainsi que les pressions exercées pour étouffer l'affaire. La bande dessinée restitue fidèlement cette complexité, offrant au lecteur une vision claire des enjeux environnementaux et politiques.
Le 27/04/2025 à 12h21
4.5
Adaptée du travail d’investigation de la journaliste Inès Léraud, cette bande dessinée n’est pas une fiction, mais bien une enquête graphique sur les ravages provoqués par les marées vertes. En lisant cet album, on découvre comment ces algues toxiques, générées par l’agriculture intensive, ont causé plusieurs morts suspectes, longtemps passées sous silence.
Les dessins réalistes de Pierre Van Hove donnent vie à cette histoire interdite, où se mêlent pressions politiques, intérêts économiques, et combat citoyen. Ce qui frappe dans cette BD, c’est le courage de la démarche : tout est documenté, sourcé, avec un souci de véracité journalistique rarement vu dans le monde de la bande dessinée.
Le 24/04/2025 à 12h22
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