Entre conte initiatique adolescent et récit fantastique post-apocalyptique, Céphéide entraîne le lecteur dans un monde mystérieux auprès de Cléo, une jeune femme en quête d’identité. Pour leur première collaboration, Clotilde Bruneau et Mélissa Morin offrent un album à l’univers atypique.
Cléo, une adolescente, se réveille totalement amnésique dans un monde inconnu. Elle fait la rencontre d’un groupe de jeunes itinérants qui, comme elle, n’ont aucun souvenir mais cherchent désespérément à quitter cette étrange planète nommée Céphéide. Ce monde mystérieux est peuplé de monstres qui viennent capturer à intervalles réguliers l’un des jeunes visiteurs. Mais Cléo va faire la connaissance de Moonsun, une chasseuse de monstres, qui va changer son existence.

Clotilde Bruneau installe un cadre insolite, sans aucun repère géographique ni temporel, dans lequel va se perdre Cléo pour mieux se trouver par la suite. Malgré cet univers plutôt original, ce récit initiatique adolescent est finalement très classique et prévisible. On retrouve en effet les éléments traditionnels de ce genre : un groupe d’adolescents en quête d’identité, les rapports entre les dominants et les dominés, la définition de la sexualité ou encore la peur de grandir. La métaphore du passage à l’âge adulte représentée par les monstres, assez convenue, révèle le scénario plutôt simple.
Heureusement, le monde imaginé par Mélissa Morin s’avère surprenant, singulier et atypique. Son style, dans un genre de ligne claire modernisée, est tout en courbes, le décor épuré et les couleurs franches. Dans ce vrai parti pris graphique, les visages rigides n’ont de traits que lorsqu’ils sont dessinés en gros plan.
Original et étrange, Céphéide mêle quête initiatique et récit fantastique. Malgré un scénario sans surprise, l’histoire reste accrocheuse pour un public adolescent non familier de ce genre littéraire.