À l’heure où le centre Pompidou organise une exposition événement sur Francis Bacon, le BD s’offre une biographie de cet artiste majeur de la peinture anglaise du XXe siècle. Ce roman graphique qui éveille la curiosité du lecteur envers cet artiste en quête d’amour et de reconnaissance.
Francis naît en 1909, pile pour vivre sa jeunesse londonienne durant la Première Guerre mondiale avant de se retrouver en pleine guerre d’Irlande de la fenêtre de la propriété irlandaise de ses parents. Asthmatique vivant dans la peur de la violence, Francis ne peut compter que sur sa tante. Son père, autoritaire, finit par le chasser de la maison à seize ans à cause de son orientation sexuelle. C’est alors qu’une vie faite de voyage et d’Art commence.

Le scénario dresse à grands traits le parcours de ce peintre majeur du siècle dernier. Les étapes de sa vie sont esquissées et ses relations avec ses amants, même si elles sont montrées, ne sont pas approfondies. À la fin de la lecture, l’impression d’un homme détestable ressort, alors que d’autres biographies ont un regard plus nuancé sur l’homme qui se cache derrière l’artiste. Si on referme la BD sans avoir eu l’impression d’avoir touché l’homme, elle donne cependant furieusement envie d’aller voir l’exposition Bacon au centre Pompidou.
Si scénaristiquement Cristina Portolano ne cerne pas tout à fait la figure de Francis Bacon, elle excelle à le dépeindre graphiquement : la ressemblance physique du personnage de papier avec le peintre est bluffante, tout comme la reproduction et les allusions plus ou moins appuyées aux œuvres de Bacon.
Francis Bacon, la violence d’une rose ressemble à l’atelier du peintre en couverture : on y grappille des éléments pour créer notre propre vision de l’artiste.