La passion de Manu Larcenet pour le tatouage est de notoriété publique. Quoi de plus naturel, donc, que l’auteur corrosif et libre joigne l’utile à l’agréable dans un livre qui propose ses propres motifs de tattoo flash. Humour décapant, réflexions trash et déjantées sont au rendez-vous.
Les amateurs de l’œuvre de Manu Larcenet qui s’intéressent aussi à la personnalité de cet auteur aussi complexe et paradoxal que drôle, trash et talentueux, connaissent son goût immodéré pour les tatouages. Il se fait d’ailleurs recouvrir le corps, petit à petit. Immergé dans une culture faite de skateboard, de musique punk, de drogues et d’introspection, Larcenet livre ici ses propres motifs de tattoo flash, ces petits modèles disponibles sur les catalogues et magazines des tatoueurs, encrés dans nos peaux au risque de les uniformiser.
Toute l’originalité des modèles présentés tient dans leur message humoristique, déjanté, musical ou politique. On retrouve Macron et son pognon de dingue, des représentations de tueurs en série ou de pédophiles comme « Emile Louis, éducateur spécialisé » ou Michel Fourniret, « gynécologue amateur », mais aussi des pochettes de disques de Nirvana, Rage against The machine, Bach détournées...
C’est hilarant et corrosif à souhait, comme sait l’être Larcenet. Point de texte ici donc, mais une avalanche de dessins aux contours et couleurs old school. Tout y passe : la vie de famille, amoureuse, la filiation, la critique des idées nazies et fascistes... Mélenchon et Le Pen en prennent pour leur grade.
L’actualité de ces derniers mois figure en bonne place avec plusieurs flash consacrés aux gilets jaunes, comme celui qui représente un GJ qui imite des bruits de moteur : « J’ai pas de bagnole, mais je fais bien semblant ». Hilarant. Il y a fort à parier qu’on retrouve certains motifs à la plage, dans la rue, sur l’oreiller…
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